Le film familial The Odd Life of Timothy Green, des studios Walt Disney Pictures, prend l'affiche ce mercredi au Québec. Réalisé par Peter Hedges, le long métrage met en vedette Jennifer Garner et Joel Edgerton, qu'on a pu voir dans Warrior et dans Animal Kingdom.
Que faut-il absolument réussir dans un film comme celui-ci? « Il y a deux éléments : il faut avoir une histoire. Pas une histoire du genre « j'ai hâte de la raconter », une histoire du type « il faut absolument que je la raconte ». Et il faut aussi avoir une équipe d'acteurs et de techniciens avec qui on a hâte de travailler chaque jour », débute le réalisateur et scénariste Peter Hedges.
Comme vous êtes aussi scénariste, vous avez le plein contrôle. « Oui, mais j'ai consulté plusieurs amis proches, j'avais envie d'être moins protégé. D'habitude, je laisse mûrir chaque version du scénario pour six mois, mais cette fois, j'écrivais une nouvelle version toutes les quatre ou cinq semaines. Je voulais vraiment me sortir de ma zone de confort, d'écrire comme un enfant, avec la vision d'un enfant. »
Les acteurs avaient-ils déjà été choisis lors de l'écriture? « Non, et c'est un autre défi. Il faut mettre sur la page des choses que des acteurs talentueux vont avoir envie de jouer. » Quelles étaient les qualités recherchées chez eux? « Il fallait des acteurs connus pour leur générosité, drôles mais pas vains, qui étaient prêts à avoir des comportements absurdes... Il fallait des acteurs qui ne sont pas égoïstes. »
Insistez-vous pour que les acteurs jouent exactement ce qui est écrit dans le scénario? « On filme toujours ce qui est écrit, on libère la scène pour être certain d'avoir au moins quelque chose si jamais on ne trouve pas. Ensuite, on peut improviser. Mon travail c'est d'exécuter la meilleure version de ce qu'on a voulu faire, et tous les moyens sont bons. S'il y a une possibilité de meilleur et d'inattendu, pourquoi pas? »
Joel Edgerton, qui incarne le père de la famille, en était très conscient. « Peter est un scénariste très précis, il a réfléchi à chaque mot. Il est ouvert à notre collaboration, mais je crois que lorsque l'acteur est bien choisi, c'est l'écriture qui rencontre l'acteur. » Connaissez-vous mieux votre personnage que le scénariste? « Parfois j'aime penser que les acteurs sont les gardiens de leur personnage, mais personne ne devrait connaître mieux le personnage que l'auteur. »
Comment vous l'a-t-il décrit? « Le personnage est déjà sur la page. C'est un film un à coeur ouvert, réconfortant et drôle. Il fallait un acteur qui accepte d'être vulnérable. »
Avez-vous pris soin de CJ Adams, le jeune acteur qui incarne votre fils dans le film? « Oui, j'ai été protecteur. Il avait déjà travaillé avec Peter dans Dan in Real Life, donc ils s'entendaient bien, mais comme il était entouré d'adultes, il ne pouvait pas se confier. Il avait de la difficulté à dire quand il n'était pas confortable. Je l'ai rassuré en lui disant que c'est OK de demander plus de temps pour réfléchir, pour se préparer. »
Il ne faut jamais perdre de vue que c'est un film familial, produit pour Disney... « Oui, il y a la tradition des classiques de Disney. Ce sont des histoires, des fables où on utilise la magie pour parler des choses de la vraie vie. Ils prennent ça très au sérieux. »
Le réalisateur et scénariste n'a pas senti cette pression. « J'avais oublié que j'écrivais un film pour Disney jusqu'à ce qu'ils mettent le château dans le générique d'ouverture. Même que pendant l'écriture du scénario, j'ai pensé ajouter des scènes plus familiales, des scènes plus grand public. Mais le patron de Disney m'a appelé pour me ramener à l'histoire. »
Le film prend l'affiche à travers la province ce mercredi.