Le long métrage Maïna, réalisé par Michel Poulette à partir du roman éponyme de Dominique Demers, prend l'affiche ce vendredi dans les salles québécoises. Le film métrage raconte les aventures d'une jeune femme innue qui est capturée par des chasseurs inuits et ramenée dans leur campement, au nord. Elle y tombera amoureuse de Natak et tentera de s'adapter aux coutumes locales.
Roseanne Supernault incarne l'héroïne, tandis que Ipellie Ootoova incarne Natak. Uapshkuss Thernish, Eric Schweig, Reneltta Arluk et Tantoo Cardinal complètent la distribution. Pierre Billon signe le scénario du film.
Michel Poulette a réalisé plusieurs longs métrages, dont Louis 19, le roi des ondes, La conciergerie et Histoire de famille, qui date de 2005.
Comment débute le projet? « Je suis tombé en amour avec le livre. Dominique n'était pas impliquée à la première étape, qui était de faire une série télé. J'avais rencontré des scénaristes, et le gars qui m'intéressait le plus et qu'on a gardé c'est Pierre Billon, qui a fait une job magnifique. Le projet et tombé, mais deux ans après j'ai décidé de prendre une option sur le livre. »
Comment s'est déroulée l'adaptation? « L'adaptation a toujours une notion de trahison, c'est une question de degré après ça. Ce qui est intéressant dans l'histoire, c'est que tout ce qui arrive au personnage se passe dans sa tête, alors nous on est allé vers l'action pour que ce soit un film et non pas un roman. On a créé un personnage, celui de Nipki, qui donnait une drive différente au film. »
Vous respectez la langue des tribus représentées dans le film. « Je sais qu'en général les gens n'aiment pas les sous-titres. Ça tombe bien, ce sont des personnages qui ne parlent pas beaucoup. On a une façon de tourner qui fait que les scènes sont faciles à comprendre, alors au lieu de faire une traduction complète, on a réduit les sous-titres à quelque mots qui permettent de confirmer ce qui se passe. Ça donne un film plus immersif. »
Est-ce difficile de trouver des acteurs d'origine amérindienne? « Non, il y en a pas mal. Deux choses : si quelqu'un n'a jamais fait de film dans sa vie, c'est bien difficile de savoir où tu t'en vas. Il faut les prendre avec au moins un film derrière eux, des fois deux, après ça tu te fies à ton instinct. C'est tous des gens qui ont joué dans d'autres films; souvent des rôles importants. »
Il y a plusieurs scènes de groupe, avec de nombreux acteurs... dirigez-vous les individus ou les groupes? « On dirige les individus qui vont former un groupe. Moi je pars du principe qu'un acteur, c'est quelqu'un d'intelligent qui fonctionne, et qui a le goût d'aller plus loin. Je leur dis au départ de travailler leur scène, je les laisse faire, je regarde où ils s'en vont, et j'ajuste. Ce que je veux éviter c'est d'être en train de leur dire comment jouer. »
« Je travaille avec du monde qui a du talent. C'est gens qui ont fait une série de films sur les Amérindiens, mais des films toujours pareils qui se passent après l'arrivée des Blancs. Donc les rapports sont faussés. On va dire à l'Indien : sois tu es le bon gars, sois tu es le mauvais gars; si tu es trop bon tu vas te faire fourrer, et l'autre tu vas te faire tirer. »
Vous avez de toute évidence tenu à représenter et à respecter la culture... « Oui! C'était bien important de conserver tout ça. On était très bien documentés, mais jamais on ne s'organisait pour que cette documentation-là fasse que le film ait l'air anthropologique. Je voulais un film qui soit d'amour et d'aventures, pour que les gens aillent le voir, dans leur langue. Ce n'est jamais là juste pour ça. On documentait, mais c'était toujours avec un rôle dramatique. C'est jamais juste documentaire pour être documentaire, ça permet toujours de t'emmener ailleurs. »
Maïna est distribué par Equinoxe Films.