Michel Ocelot, le réalisateur et scénariste des films Azur et Asmar et Les contes de la nuit, mais aussi le créateur de Kirikou, le petit héros de Kirikou et les bêtes sauvages, présente un nouveau film mettant en vedette son petit personnage. Kirikou et les hommes et les femmes raconte cinq histoires basées sur la transmission des connaissances et l'esprit de communauté.
Comment décidez-vous des sujets à aborder, ce qui intéressera les enfants? « Je fais toujours ce qui me plaît. Je ne pense pas spécialement aux enfants. Je sais qu'il y aura des enfants dans la salle, alors je fais attention de ne pas leur faire de mal, mais je ne fais jamais de film pour les enfants. Tout vient d'une envie que j'ai, et non pas d'un calcul et d'une analyse. »
Vous vous inspirez de l'actualité, des cultures africaines? « Je pense que je suis inspiré par l'humanité. Tout varie de film en film, par exemple pour le premier Kirikou, j'ai eu l'inspiration d'un conte africain dont j'ai repris le début presque mot pour mot, et j'ai jeté le développement et la fin et j'ai imaginé quelque chose qui me correspondait tout à fait. Pour Kirikou et les hommes et les femmes, il y cinq sujets différents, dont la griotte. Avec elle, j'ai célébré mon métier, qui est de raconter des histoires. C'est d'ailleurs un conteur qui m'a donné l'idée, à moi, un conteur, d'une conteuse. »
Il y a une forte notion de partage et de communauté, dans l'idée de raconter des histoires mais aussi de la musique. Ce sont des activités de groupe. « Transmettre, c'est de toutes les cultures, c'est ce qui nous distingue des animaux. »
Les spectateurs qui ont connu Kirikou il y a 15 ans, que seront-ils heureux de retrouver? « Ils seront contents de voir qu'il est toujours le même. C'est toujours le même enfant intègre, qui va où il faut aller, généreux et intelligent. »
Depuis ses débuts, que faites-vous différemment? « La seule différence elle est technique; les premiers films étaient créés de manière traditionnelle avec du crayon et du papier, alors que le dernier est fait tout à l'ordinateur, avec, à l'intérieur de l'ordinateur, des pantins tridimensionnels qui permettent une régularité des personnages et dans l'animation que j'apprécie beaucoup. »
« Le film peut se voir en 2D ou en relief, mais l'apparence est toujours celle d'un dessin, parce que Kirikou est né comme ça. Je n'aime pas trop l'animation réaliste; je trouve que c'est simplement ennuyeux, avec le réel, notre cerveau s'ennuie. Quand on veut faire du réel, on ne fait pas de l'animation. Je veux que mon animation reste inventée, je joue avec le spectateur, on fait semblant ensemble. Ce qui est vrai, c'est les sentiments. »
Kirikou et les hommes et les femmes prend l'affiche ce vendredi.