De passage à Montréal pour présenter Tournée, son plus récent long métrage à titre de réalisateur, Mathieu Amalric a rencontré les médias lors d'une représentation spéciale du long métrage au Festival du Nouveau Cinéma.
Le film se déroule en France, alors qu'une troupe de danseuses exotiques new burlesque américaine donne des spectacles devant des salles particulièrement enthousiastes du Sud de la France. Leur manager, Joachim, ancien producteur à la télé, leur a promis une représentation à Paris, et il devra redoubler d'efforts afin de remplir sa promesse, en plus de s'occuper de ses deux garçons.
Tournée, qui a aussi été présenté à Cannes, prend l'affiche à Montréal ce vendredi. Même s'il n'avait jamais mis les pieds au Canada, le réalisateur était enthousiaste à l'idée de présenter son film au public de festivaliers montréalais. « Ça fait toujours plaisir, j'ai beaucoup de curiosité de voir ce que les gens vont ressentir. »
« On peut voyager pendant des années avec un film, mais le plus amusant c'est quand même juste de faire les choses. Après, je sais que les gens d'ici connaissent beaucoup mieux le burlesque qu'en France, donc on va voir. Peut-être qu'ils vont trouver ça totalement niais et pas du tout exotique, et du coup très ennuyeux. Peut-être ils vont trouver qu'on ne voit rien de la France, parce que c'est un film où on ne voit rien de la France. »
D'être l'acteur connu et respecté que vous êtes vous donne-t-il un avantage? « C'est difficile à dire. J'imagine qu'au moins les gens lisent le projet. » Et d'être en vedette dans le film assure aussi une attention supplémentaire. « C'était pas prévu comme ça, vous savez, ça s'est décidé trois semaines avant, et puis je n'avais pas envie de le faire, mais finalement, peut-être que ça a donné un petit plus de chaleur au film. D'être avec les autres acteurs, d'être moins en état d'observation que lorsqu'on est protégé par la caméra. »
Les femmes dans le film sont uniques, elles ont une personnalité et un charme bien à elles. « Oui. Leur intelligence, leur humour, leur courage, leur timidité, elles m'inspiraient beaucoup. »
Votre expérience de jeu vous donne-t-elle un avantage lorsque vous vous retrouvez derrière la caméra? « C'est plutôt l'inverse, je suis plutôt un réalisateur qui s'est retrouvé acteur. Je voulais faire des films. J'ai passé plus de temps comme technicien derrière la caméra que comme acteur de cinéma. Acteur de cinéma, c'est pas mon idée, c'est à cause de Desplechin qui m'a inventé comme acteur de cinéma. »
Le cinéma est donc surtout une question d'instinct. « C'est beaucoup une histoire de maîtrise et d'abandon, une histoire d'instinct et en même temps de travail. Beaucoup de préparation, pour éventuellement laisser aller l'instinct au moment du tournage. »