L'acteur québécois Marc-André Grondin connaît depuis peu un succès fulgurant en France, avec des rôles dans les films Le premier jour du reste de ta vie, Bouquet final, Insoupçonnable de Gabriel Le Bomin, Le caméléon de Jean-Paul Salomé, et maintenant Bus Palladium, qui prend l'affiche chez nous cette semaine. Vainqueur du César du meilleur espoir masculin en 2009, sa présence est de plus en plus appréciée dans les films français. « Je ne suis pas une immense star. Je peux prendre le métro sans problème, je peux encore vomir dans la rue sans que ça fasse le front page. Si ça fait le front page, ils vont encore dire : « Gaspard Ulliel a vomi dans la rue », donc c'est correct. »
Est-ce que le César a tout déclenché? « Non. Parce que les trois étaient bookés avant. J'avais pas mal d'offres déjà avant le César, donc ça n'a pas changé tant de choses que ça. Peut-être que mon agent te dirait que ça a changé dans ses négociations, mais moi, je reçois autant de trucs qu'avant. Il y a peut-être des réalisateurs plus établis qui ont eu de l'intérêt... »
Est-ce que de tourner loin de chez toi favorise l'esprit de groupe, en particulier dans ce cas-ci avec les autres membres du groupe? « On a commencé à répété quatre-cinq heures par jours pour apprendre les tounes, justes les gars du band et celui qui s'occupait de la musique, et ça a pris deux jours pour se rendre compte que tous les acteurs devenaient leur personnage. On avait tous l'énergie des personnages, la chimie que tu vois à l'écran on l'avait dans la vraie vie. »
Tu incarnes Lucas, le guitariste du groupe. « En promo en France je ne le disais pas vraiment, et je l'ai dit à la fin de la promo au réalisateur, mais, mon personnage, c'est le réalisateur Christopher Thompson. Moi, je me suis dit que je le jouais lui. C'est un film qui est beaucoup basé sur ses souvenirs d'enfance, sur sa jeunesse, quand il avait des bands, tout ça, c'est un film assez personnel pour lui quand même. »
« Je ne lui ai pas dit au début, mais c'est hot d'avoir quelqu'un à copier qui est toujours sur le plateau! »
L'histoire est basée sur ses souvenirs, mais tu as la jeunesse du personnage... L'histoire se déroule à une époque que tu n'as pas connue. « Je commence aussi à avoir une maîtrise en années 70-80. J'ai aussi un doctorat en relations père-fils, avec une mineure en passage à l'âge adulte. J'en profite parce qu'il me reste peut-être deux ans, après je ne pourrai plus jouer ça. »
As-tu aussi une maîtrise en accent français? « Je suis rendu pas pire là... » Est-ce que les réalisateurs s'inquiètent? « Plus maintenant. En fait, c'est surtout les producteurs. Tout le monde m'en parle parce que entre les prises je garde l'accent français, mais je sors des expressions québécoises, des petites affaires que tu ne te rends pas compte, comme « à date ». Mais maintenant ils savent que je suis capable de le faire. Il faut juste que je fasse attention quand je suis fatigué, ou qu'il faut que je crie dans une scène. Mais sinon, ça passe assez facilement. »
Bus Palladium prend l'affiche à Montréal et à Québec ce vendredi.