Le drame historique Maria Chapdelaine, inspiré du roman éponyme de Louis Hémon, arrive enfin en salles ce vendredi 24 septembre.
Lors de la tournée de promotion du film, nous avons pu nous entretenir avec le réalisateur Sébastien Pilote, qui a notamment abordé avec nous les nombreux défis que représentait un tournage de cette ampleur.
Il faut d'abord savoir que les décors ont été construits dans une forêt près de la ville de Normandin, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui s'appelle Corporation d'aménagement forêt Normandin (CAFN). « On a construit la maison sur pilotis parce qu'on n'avait pas le droit de construire sur le sol réel », indique le réalisateur.
Ce dernier a dû faire face à de nombreux défis au fil du tournage. « L'éloignement, pas d'électricité, pas d'eau courante pour une équipe de plus de 100 personnes, faire ouvrir les chemins en hiver dans la forêt, la mouche, la chaleur en été et, en plus, la pandémie qui s'est ajoutée à ça. [...] Il y avait aussi le fait qu'on a dû traverser la rivière Ashuapmushuan. Dans slush avec cheval, c'est épeurant. Avec les règles de sécurité et tout, on ne pouvait pas faire 10 prises... Faire un reset, ça prenait une heure. »
Il enchaîne : « Il y avait les animaux aussi; on les avait en permanence. Si j'en avais besoin, je voulais qu'ils soient là. On les entendait. On avait l'impression qu'on était sur une vraie terre. » Il raconte qu'il avait pas moins de sept chevaux pour personnifier Charles-Eugène, l'étalon de la famille, qu'on voit régulièrement dans le film.
Parmi les autres enjeux, il y avait aussi le désir de créer une tempête convaincante. Sébastien Pilote ne voulait pas avoir recourt au CGI, il a donc profité d'une vraie tempête pour tourner des images. « Il y a eu une tempête pendant une fin de semaine. Sébastien Ricard est venu, on a défoncé le camion des costumes/maquillages. Sébastien s'est habillé et coiffé lui-même et il nous aidait, c'est lui qui allumait les fanaux, il nous aidait à transporter du stock. Un caméran, deux assistants, Sébatien et moi. Il a fallu se faire ouvrir le chemin par des bulldozers, parce qu'il était tombé énormément de neige pendant la nuit. Et, à mon grand désespoir, le toit de la maison n'était pas recouvert. Le vent n'arrêtait pas de balayer la neige. Cette tempête-là, je l'ai mise un peu partout dans le film », nous explique-t-il.
Le cinéaste a aussi eu recours à une autre technique pour recréer une autre tempête. « Quand ils sortent dans la nuit, avec le fanal et qu'ils se perdent dans la tempête, on a créé une tempête avec des gros ventilateurs d'hélices d'avion, la méthode traditionnelle de cinéma pour faire une tempête. »
Sébastien Pilote mentionne que l'une de ses scènes préférées est celle où Maria, en pleurs, sort de la maison en pleine nuit, dans la neige, et qu'elle est récupérée par son père. « Sara voulait le faire nu-pieds, elle ne voulait pas qu'on lui mette quelque chose dans les pieds. On l'a fait plusieurs fois. Elle gelait des pieds, pauvre petite. »
Le réalisateur mentionne qu'il y a eu de belles surprises au tournage, et certaines sont restées dans le film. « Quand François Paradis s'en va du chantier, lors de la première prise, on entend une meute de loups au loin. Ce n'est pas rajouté au son. Toute l'équipe a figé. Je me disais que je ne pouvais pas laisser ça, les gens allaient penser que c'était too much, mais en même temps, je ne pouvais pas l'enlever; c'est tellement un beau hasard. »
Sébastien Pilote insiste sur le fait qu'il est important d'aller voir son film au cinéma. Maria Chapdelaine est présenté sur 119 écrans à travers le Québec. Consultez les horaires ici.