Le film Chasse-Galerie : La légende prend l'affiche ce vendredi 26 février. Rencontré lors de la tournée de promotion du film, le réalisateur Jean-Philippe Duval nous a parlé des conditions difficiles de tournage, de l'attention particulière apportée à la reproduction historique ainsi que des raisons qui ont poussé la production à retarder la sortie en salles du film.
Précisons d'abord que le film est inspiré de la légende québécoise de la Chasse-Galerie qui raconte l'histoire d'hommes ayant fait un pacte avec le diable afin de retrouver leurs femmes le soir de la veille du jour de l'an.
AU DÉBUT, IL Y AVAIT DES BÛCHERONS
« Quand je suis embarqué dans le projet, il y avait déjà un scénario, mais c'était davantage un conte fantastique humoristique. Ça n'avait rien à voir avec moi. J'ai dit au producteur que je voulais faire une légende, parce que, contrairement au conte, elle est plus proche des faits réels avec un peu de surnaturel dedans », précise-t-il.
« Je voulais raconter l'origine des bûcherons. Je ne veux pas que ça se passe en 1920, je veux que ce soit en 1860, là où vraiment on a commencé à bûcher. J'ai eu envie de faire un thriller historique, mais avec la légende évidemment. J'ai engagé Guillaume Vigneault (NDLR : fils de Gilles Vigneault), qui était bien placé pour parler des histoires de notre pays. J'ai donc retravaillé avec lui une nouvelle version. »
« Je ne voulais pas que ce soit un film de genre. C'était plus intéressant pour moi de raconter la vie des hommes et des femmes qui ont bâti notre monde. Évidemment, c'est un film que je voulais divertissant aussi, donc il y a une aventure, il y a une chasse-galerie, il y a un canot qui vole, un diable, et des éléments fantastiques… »
UN CANOT PRIS DANS LA GLACE
« Les conditions de tournage étaient extrêmes, mais moi j'étais très content, je trouvais ça parfait. Je voulais tourner l'hiver. On avait de très grosses journées de tournage. Chaque plan qu'on voit dans le film, on a vraiment travaillé fort pour aller les chercher. »
« Ce film-là a été fait avec beaucoup de courage. J'ai averti les gens avant qu'ils s'embarquent dans le projet que ce serait un tournage d'hiver difficile. Il y en a qui n'ont pas embarqué à cause de ça, mais ceux qui l'ont fait étaient vraiment motivés. Les gens ont trouvé ça tough, oui, mais ils étaient très généreux parce qu'ils avaient envie de raconter cette histoire-là, tout autant que moi. »
VOYAGER DANS LE TEMPS
« Tout ce qu'on voit dans le film était une reconstitution exacte de ce que c'était dans le temps. J'avais un conseiller historique. On avait des plans pour savoir comment c'était fait au 19e siècle, parce que ce n'est pas pantoute comme en 1930. J'ai fait reconstruire le camp avec les mêmes dimensions de l'époque. Mon directeur artistique voulait le faire 20 fois plus gros, mais je ne voulais pas; il fallait que nous autres aussi on vive la même affaire. Il fallait qu'avec la caméra on sente quand on est dans le camp, que c'est petit. Il ne fallait pas tricher. Y'a une vérité historique qui est là. On avait un vrai spécialiste de construction de camps en billot, ce sont des techniques que nous n'avons plus aujourd'hui. La façon de placer les morceaux de bois ensemble, etc. Ce sont des affaires qu'on ne voit pas, mais je pense qu'on le ressent. »
« Moi même quand j'étais là, j'avais l'impression d'être à l'époque, avec les chevaux, les techniques de travail avec les chaînes, comment tirer les billots, comment faire tomber des arbres. C'était tous des outils anciens. C'était très difficile de travailler avec ça, les acteurs avaient des cours pour ça. Il fallait qu'ils soient paddés en dessous de leurs costumes d'époque, mais il ne fallait pas que ça paraisse. »
Chasse-Galerie : La légende prendra l'affiche sur 59 écrans à travers le Québec dès ce vendredi 26 février.