Jeudi dernier, nous nous sommes rendus à Longueuil pour rencontrer l'équipe de la comédie Menteuse, la suite du film Menteur, qui tournait ses dernières scènes avant la fin du tournage.
Nous avons pu nous entretenir avec le réalisateur Émile Gaudreault.
Il nous décrit d'abord l'histoire de Menteuse : « C'est l'histoire de Virginie, qui est une menteuse compulsive, qui ment pour rendre les gens heureux. Elle ment par abnégation. À force de mentir, elle crée un univers parallèle dans lequel tous ses mensonges deviennent la réalité. Elle va devoir apprendre, à travers ces aventures-là, qui elle est, puis comment devenir le centre de sa vie. »
Il faut se rappeler que, déjà, à la fin du film original, sorti en 2019, il y avait une possibilité de suite avec le personnage d'Anne-Élisabeth Bossé.
« Quand j'ai fini le tournage du premier film, il y avait une autre fin, qui était un flash qu'on trouvait drôle. Mais, on a réalisé que ça ne fonctionnait pas, donc on se retrouvait avec un film qui n'avait pas de fin. Donc là, ç'a été beaucoup d'angoisse pour vrai, beaucoup de stress. On se disait : on a un film, les gens aiment ça, mais on n'a pas de fin. C'est vraiment par une nuit d'insomnie, où j'ai fait : ''On a une autre menteuse dans notre film, ça va être ça, la fin'' », nous raconte-t-il.
Il ajoute : « On commençait le film avec des moines qui se parlent. Alors, on a repris des images qu'on n'avait pas utilisées des moines et on a créé une nouvelle scène. On a fait venir Anne-Élisabeth, on l'a filmée en studio et on a créé la fin. C'était vraiment pour sauver la fin du premier film. Le positif dans tout ça, c'est que, soudainement, on avait la possibilité de faire un autre film, avec une femme comme menteuse, avec une actrice de génie comme interprète. Quand le premier film a eu le succès qu'il a connu, on s'est dit : "on y va à fond et on écrit ça". »
Il faut savoir que Louis-José Houde devait initialement être dans ce nouveau film. « Il était très présent dans la première version, autant qu'Anne-Élisabeth, je dirais. Mais, il nous a dit : "Finalement, je veux prendre un break de cinéma. Je ne veux pas faire le film". Donc là, il a fallu réenvisager le film sans lui », nous explique le cinéaste.
« Mais, quand il est parti, ça nous a donnés un nouveau souffle. On s'est dit : ''C'est la meilleure chose qui pouvait nous arriver'', parce qu'on a donné toute la place au personnage d'Anne-Élisabeth. Donc, c'est devenu vraiment son film à elle. Ça nous a permis d'approfondir beaucoup le personnage, d'aller plus loin dans sa psychologie, dans son cheminement personnel. Et on aimait l'idée qu'une femme porte une comédie grand public. »
Le réalisateur nous expose la principale différence avec le premier film d'un point de vue narratif : « Au début du film, on plonge dans un univers où les mensonges de Virginie deviennent la réalité. Quand on est arrivé au bout de cet univers-là, elle s'aperçoit que les gens qui l'entourent sont toujours malheureux, et elle recommence à mentir. Et là, on rebascule dans une nouvelle réalité, ce qui fait que le film a un deuxième souffle narratif que le premier n'avait pas. »
« J'ai senti rapidement que le scénario était meilleur que le premier. Il y avait plus de richesse, c'était plus profond », indique le cinéaste, qui n'avait pas réalisé de film depuis cinq ans. « J'ai écrit un film, puis il a été refusé par les institutions. J'ai passé deux ans sur ce film-là. Heureusement, je travaillais sur Menteuse en parallèle. »
Menteuse doit prendre l'affiche à l'été 2025. Il met aussi en vedette Antoine Bertrand, Catherine Chabot, Luc Senay, Véronique LeFlaguais, Didier Lucien, Rémy Girard et Pierrette Robitaille.