Le film Astérix et Obélix: Au service de sa Majesté prend l'affiche ce vendredi dans les cinémas du Québec. Mettant en vedette Gérard Depardieu dans le rôle d'Obélix et Édouard Baer dans celui d'Astérix, le film raconte les aventures des deux célèbres Gaulois alors qu'ils se rendent en Bretagne pour aider les Anglais à affronter les Romains, venus les envahir.
Fabrice Luchini, Vincent Lacoste et Guillaume Gallienne font aussi partie de la distribution du film, qui a pris l'affiche en octobre dernier en France, où il a récolté 3,8 millions d'entrées.
Laurent Tirard (Molière, Le petit Nicolas) est à la barre du film, le quatrième de la franchise amorcée en 1999 par Claude Zidi, puis poursuivie en 2002 avec Alain Chabat et en 2008 par Frédéric Forestier et Thomas Langmann.
Rencontré à Paris le mois dernier, le réalisateur explique qu'il était nécessaire d'ajouter quelque chose au personnage. « En gros, on se pose juste la question : si c'était moi qui réalisais Astérix, ça ressemblerait à quoi? Et si ça ressemble aux autres, ce n'est pas la peine que je le fasse. Mais si j'ai l'impression que je peux l'emmener vers quelque chose de différent, alors, d'accord. En choisissant en plus la Bretagne comme lieu d'aventures, je me suis dit que ça allait être un Astérix plus décalé, avec un humour un peu plus anglais, avec un peu plus de folie. »
Il faut reprendre le personnage avec ce qu'il représente, sans reprendre du début... « Oui, ce qui est compliqué. Parce que oui, on continue, mais on n'a pas les mêmes acteurs, on n'a pas une histoire qui se suit. Les trois films précédents étaient tellement différents les uns des autres, qu'il n'y avait pas de cahier des charges stylistique. En fait, il fallait que ce soit drôle, élégant et moderne. »
« Honnêtement, ces derniers temps, depuis la sortie du troisième film en France, Astérix n'a plus la même image de marque. Je m'en suis rendu compte plusieurs fois. Ça s'est un peu révélé quand le film est sorti; le public n'avait plus envie d'aller voir Astérix, il n'avait plus envie de se faire avoir. »
« On voulait un Astérix différent; d'abord on voulait remettre au centre du film Obélix et Astérix, on trouvait qu'ils n'étaient pas assez bien traités dans les précédents films, qu'ils faisaient presque de la figuration, que les seconds rôles leur volaient la vedette. Astérix, dans la BD, quand on le regarde, il est sympa, il est malin, il est courageux, mais il faut lui donner un peu de défauts. On a fabriqué un Astérix un peu plus torturé, avec un rapport d'autorité avec Obélix, parce qu'on voulait qu'il y ait du conflit; il est un petit peu prétentieux, parfois un peu tête à claques. »
Édouard Baer reprend le rôle. « En écriture, en écrivant un dialogue, je me suis arrêté et j'ai dit à mon coscénariste : « Mais t'as pas l'impression d'entendre Édouard là? ». Dans le film, les Anglais sont des archétypes d'Anglais, et je voulais que les Gaulois soient des archétypes de Français, de comment le Français est perçu à l'étranger; c'est quelqu'un qui parle beaucoup, qui est un peu arrogant, mais qui en même temps est très charmant, qui ne peut pas s'empêcher de draguer, etc. Édouard, il est très « Parisien », mais il est la vision qu'un étranger peut avoir d'un Français. »
Vous tournez aussi en 3D. Qu'est-ce que cela signifie pour vous? « C'est très lourd. Au début, j'étais réticent, mais j'ai fait des essais, et il y a quelque chose qui m'a fasciné, par rapport à la 3D. D'être immergé dans un décor, d'une façon impossible à faire en 2D. C'est d'une lourdeur au tournage... mais je suis parti convaincu que ça apporterait quelque chose pour les décors, pour les costumes, et même pour la « présence » des personnages. C'est autre chose, complètement. »
Astérix et Obélix: Au service de sa Majesté est distribué par Les Films Séville.