La fin de semaine du 4 juillet, jour de la fête d'indépendance des États-Unis, et la précédente, sont des moments-clé dans l'élaboration des calendriers de sorties des studios. Comme les Américains ont quatre jours de congé (du mercredi au dimanche), le cinéma s'avère une option intéressante pour les familles qui envisagent une activité à l'intérieur - pour éviter la pluie ou les grandes chaleurs de juillet. Les studios profitent généralement de cette fête pour sortir certaines de leurs plus importantes productions de l'année, ces films en qui ils ont confiance et espèrent qu'ils sauront leur rapporter autant - même plus idéalement - d'argent qu'ils en ont investi.
Ces productions que les studios envisagent comme des succès de longue haleine sont généralement appelées des « tent-pole ». Comme une tente (tent) le fait, les films de cette catégorie doivent soutenir les investissements des maisons-mères. Dans l'industrie du film, on attend généralement de ces oeuvres qu'elles deviennent profitables très rapidement. Une production tent-pole qui remplit ses objectifs devient alors un blockbuster.
Cette année, il n'y a que deux films d'importance qui ont pris l'affiche le mercredi 3 juillet, donc spécialement pour la fin de semaine de congé du 4 juillet. Despicable Me 2 (Universal), la suite de Despicable Me qui avait connu un succès notable à l'été 2010, et The Lone Ranger (Disney), un western que Johnny Depp a soutenu à bout de bras jusqu'à ce que Disney s'engage à le produire (le studio a abandonné le projet une première fois et a été convaincu de le reprendre par Depp ensuite), sont les seuls porte-drapeaux de l'année 2013. Évidemment, White House Down (Sony), The Heat (Fox) et World War Z (Paramount), qui ont pris l'affiche au cours des deux dernières semaines, sauront également se démarquer lors de ce week-end important, mais Despicable Me 2 et The Lone Ranger sont les fiers représentants de la nation en 2013.
En 2010, la comédie Grown Ups avait connu un succès caractéristique lors de la fin de semaine de la fête nationale, et pourtant Sony a choisi de miser plutôt sur White House Down et de sortir Grown Ups 2 la fin de semaine suivant celle du 4 juillet. Un choix qui pourrait bien s'avérer inadéquat, surtout si on considère les résultats peu encourageants du film de Roland Emmerich dans les salles jusqu'à présent (seulement 24 millions $ à son premier week-end). Probablement voulait-on recréer le même succès qu'avait eu Independence Day à la même date en 1996, mais une réussite pareille est difficile à reproduire, voire impossible.
Les films familiaux sont également des oeuvres privilégiées par les studios pour cette période. Despicable Me 2 et The Lone Ranger en sont de bons exemples cette année. Au cours des années précédentes, on peut mentionner aussi Spider-Man 2 (qui occupe d'ailleurs la deuxième position des meilleures fins de semaine de la fête nationale), le troisième chapitre de la franchise Twilight, Hancock, Ice Age: Dawn of the Dinosaurs et les deux premiers opus de Men in Black, qui avaient récolté 51 et 52 millions $ lors de cet important week-end en 1997 et 2002.
On pourrait considérer Michael Bay comme l'un des rois de la fin de semaine du jour de l'indépendance aux États-Unis. Les trois opus de sa franchise Transformers ont pris l'affiche autour du 4 juillet et se retrouvent dans le top 15 des films les plus rentables de cette période clé. Transformers: Dark of the Moon se retrouve d'ailleurs au premier rang avec 97,9 millions $ en trois jours. Armageddon, qu'il a réalisé en 1998, se retrouve également dans cette liste. Parmi les autres productions à occuper une place au sein des oeuvres les plus populaires des vingt dernières années, on retrouve War of the Worlds de Steven Spielberg, Superman Returns de Bryan Singer et Terminator 2: Judgment Day de James Cameron.
Plusieurs des oeuvres citées ci-haut s'avèrent très nationalistes : ce sont des films qui magnifient les États-Unis, son armée, ses valeurs et son histoire. Le 4 juillet est effectivement le moment approprié pour introduire ce genre de production au public, qui célèbre pendant quatre jours la puissance de l'Amérique. The Patriot, probablement l'un des films les plus patriotiques de l'histoire des États-Unis, a aussi pris l'affiche au cours de cette période. Le film de Roland Emmerich (lui aussi considéré comme un roi du week-end du 4 juillet) avait récolté 22 millions $ lors de sa première fin de semaine dans les cinémas.
Même si au Québec, les cinémas sont parmi les seuls établissements à rester ouverts le jour de la fête nationale, la tradition de fréquenter les salles obscures en cette journée n'est pas aussi ancrée dans nos habitudes qu'elle l'est pour les Américains. Cela s'explique d'abord parce que nous n'avons pas quatre jours de congé, mais plutôt qu'une seule journée mobile et que lors de la fête du Canada, le 1er juillet, beaucoup de Québécois pratiquent une activité beaucoup mois divertissante; le déménagement. Malgré tout, cette année, le mauvais temps du mois de juin a tout de même entraîné beaucoup de cinéphiles dans les salles et ce qui a permis aux films de faire quelques sous.