Kaamelott - Premier volet prend enfin l'affiche cette semaine, et ce, aussi bien en France que sur les écrans québécois.
Un nouveau chapitre de la grande histoire d'Arthur Pendragon qui nous est offert environ 12 ans après la fin de la diffusion de la série culte, et qui plaira assurément aux fans de la première heure.
Mais pour le réalisateur, scénariste et interprète Alexandre Astier, ce premier épisode d'une trilogie cinématographique est aussi l'opportunité de conquérir un nouveau public.
Car Kaamelott - Premier volet ne cherche pas à capitaliser sur les sentiments de nostalgie ou de mélancolie par rapport à son riche passé, mais plutôt à raconter et à mettre en scène quelque chose de nouveau.
« Il y a un petit reboot déjà, parce que la situation est inédite dans le monde de Kaamelott. Ce tyran au pouvoir, cette résistance, il y a suffisamment de nouveau », nous a expliqué Alexandre Astier.
« Je ne voulais exclure personne [...] La seule chose que j'ai faite, c'est que j'ai écrit ce que je voulais. Je sais très bien que ceux qui sont familiers avec la série vont en profiter différemment. Mais je me suis mis systématiquement à la place de quelqu'un qui n'en connaît rien pour essayer de voir ce qu'il comprend. Quand il arrive à un certain moment, qu'est-ce qu'il a? Qu'est-ce qu'il n'a pas?
Je me suis débrouillé pour que ce soit lisible pour quelqu'un qui n'a rien vu. Et le contexte, un monde qui a vécu dix ans sans Arthur, avec un contexte géopolitique complètement chamboulé, ça aide aussi au redémarrage. C'est un bon moment pour accrocher avec Kaamelott si quelqu'un est curieux. Je pense que le film est une bonne entrée. »
Une scène du film Kaamelott - Premier volet - MK2 - Mile EndKaamelott - Premier volet dure exactement deux heures. Et le film a beaucoup de choses à raconter durant ces 120 minutes, lui permettant déjà de capter rapidement - et surtout de conserver - l'attention des initiés comme des nouveaux venus grâce au rythme réglé au quart de tour auquel progresse le récit.
« J'ai beaucoup de choses à dire dans ce Premier volet. Les films prennent le risque de devenir indigestes au bout de 2 h 15, même quand ils sont très bons. J'avais en tête de faire un truc assez serré. Ce n'est pas un film qui perd du temps, parce qu'il ne peut pas se permettre d'en perdre trop », explique le réalisateur.
Le long métrage a également la qualité de toujours respecter l'intelligence du spectateur, de ne pas chercher à le prendre par la main en lui expliquant continuellement les mêmes choses. À cet égard (mais aussi pour la structure de son récit), Alexandre Astier a retenu une excellente leçon d'un certain film de 1977 nommé Star Wars.
' J'ai toujours aimé la témérité de George Lucas quand il commence son Star Wars, alors qu'on est déjà en guerre, déjà dans une bataille avec des gens qui se parlent entre eux alors qu'on ne sait pas du tout qui est qui. Il y a un côté très ''démerdez-vous'' que je trouve très flatteur en tant que public, parce que c'est quelqu'un qui nous dit : ''Vous avez bien les moyens de vous rattraper. Vous n'êtes pas cons, on n'a pas besoin de vous mettre des barrières et de tout vous expliquer quatre fois'' », poursuit-il.
' Au final, j'aime tellement plus qu'un type me fasse confiance pour le suivre [...] S'il a juste la politesse de me dire par où je passe et qu'il me laisse faire, je trouve ça vachement plus flatteur que les types qui me prennent pour un imbécile. [...] Tu racontes ce qui te plait avec sincérité, ça devrait suffire normalement. »
Une scène du film Kaamelott - Premier volet - MK2 - Mile EndPour ce qui est du développement des deux autres épisodes de la trilogie, il faudra d'abord voir si ce Premier volet connaîtra un succès significatif en salles, et ce, malgré les limitations venant avec les mesures sanitaires actuellement en place.
Ceci étant dit, Alexandre Astier nous a confirmé que l'histoire qu'il veut raconter « ne gagne pas à attendre trop ».
« La pause qu'il y a eu entre la série et le premier film est super bien, parce que c'est une période que j'appelle ''Kaamelott Résistance'', que j'aimerais raconter un jour. Maintenant que la trilogie est lancée, cela ne gagne absolument pas à trop s'éterniser pour la suite. [...] L'attente devrait être courte », a-t-il conclu.
Kaamelott - Premier volet prend l'affiche partout au Québec le vendredi 23 juillet.