Alors que son film Incendies continue d'attirer l'attention partout dans le monde et en attendant la remise des Oscars, où le film est nominé dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Denis Villeneuve s'est rendu hier à l'annonce des nominations pour la 13e Soirée des Jutra, qui se tiendra le 13 mars prochain. Son film y a récolté dix nominations, dont celles pour meilleur film et meilleure réalisation.
C'est cependant les deux mentions de Lubna Azabal et de Mélissa Désormeaux-Poulin dans la catégorie de la meilleure actrice qui attire son attention. « Sincèrement, il y a une chose dont je suis vraiment fier, et je sais que Wajdi aussi en est fier, c'est de mes comédiennes. On a réussi à trouver les comédiennes parfaites pour incarner Nawal et Jeanne Marwan. Ces deux filles-là portent le film sur leurs épaules, elles sont la grande qualité du film. »
« Je dis toujours la même chose, mais je trouve ça étrange qu'on mette dans une balance des oeuvres qui sont supposément artistiques, des oeuvres d'art. Mais le bienfait de ça, c'est de mettre en relief le travail des artisans et des artistes qui ont travaillé sur le film. Le cinéma, c'est un travail d'équipe, Incendies, c'est le travail d'une équipe et c'est toujours ma face qu'on voit, je trouve ça l'fun qu'on parle des autres. » Notons que le film reçoit aussi des mentions dans les catégories des meilleures directions artistique et photographique, du meilleur son, du meilleur montage et des meilleurs costumes.
« D'ailleurs, je viens d'apprendre quels films étaient mis en nomination pour le Jutra du meilleur film, et ça provoque une grande joie en moi. C'est la première fois, je pense, que les Jutra représentent bien le cinéma d'auteur au Québec. On voit des films comme Les signes vitaux, comme Curling. Je pense qu'on peut dire que le jury a fait une maudite bonne job. C'est sûr qu'il y a d'autres films qui auraient pu être là, je pense à Robin Aubert, à Louis Bélanger. Cette année il aurait fallu plus de nominations. »
Pendant ce temps, Incendies continue de bien performer au guichet, avec des recettes de 2 870 627 $ au Québec depuis sa sortie en septembre dernier. « On parle quand même d'un film à moitié en arabe sous-titré français, qui parle de la guerre, un film fort mais lourd, qui faisait peur au distributeur au début. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, je pense que c'est une bonne nouvelle qu'un film comme ça rejoint le public québécois. C'est un signe de santé. »