Avec Journal d'un cinéphile, Cinoche.com revisite périodiquement un film qui a marqué son époque, une production qui a divisé le public et/ou la critique, une oeuvre phare d'un artiste sur le point de proposer un nouveau projet, ou un long métrage qui nous avait filé entre les doigts au moment de sa sortie.
Aujourd'hui, nous nous penchons sur le cas de...
TERROR TRAIN (Le train de la terreur)
Roger Spottiswoode | États-Unis | 1980 | 97 minutes
Lorsqu'il est question de cinéma d'horreur, le diable est souvent dans les détails, surtout dans un sous-genre aussi redondant que le slasher.
À cet égard, Terror Train, premier long métrage de Roger Spottiswoode (Tomorrow Never Dies), suit une trame dramatique on ne peut plus convenue, mais a tout de même encore beaucoup à offrir, et ce, même plus de quarante ans après sa sortie.
Déjà, l'idée d'une bande d'étudiants en médecine coincée le soir du Nouvel An à l'intérieur d'un train ayant un maniaque revanchard au motif discutable à son bord a tout pour séduire l'amateur du genre.
Le contexte d'une fête costumée bien arrosée où ledit tueur se faufile à travers les wagons, les passagers et ses futures victimes en changeant continuellement d'apparence apporte également un caractère un peu moins routinier à l'ensemble.
Pour sa part, le personnage du conducteur (interprété avec verve et sang-froid par Ben Johnson) réagit avec un tel stoïcisme à chaque découverte de cadavre que nous finissons par croire qu'il ne s'agissait peut-être pas de sa première danse avec la mort sur les rails enneigés.
Et comme si ce n'était pas suffisant, David Copperfield interprète... un magicien. Les tours de magie et les « pranks » en tous genres occupent d'ailleurs une place prépondérante dans Terror Train (rendu là, pourquoi pas!).
Le film contient aussi son lot de scènes particulièrement efficaces, particulièrement bien montées, tirant pleinement profit des décors et de la mise en situation pour en arriver à élever l'ensemble au-delà du simple plaisir coupable.
Le tout est d'autant plus rehaussé par le rythme soutenu du récit, et l'excellente direction photo de John Alcott (qui signait la même année celle d'un certain Shining de Stanley Kubrick, quatre ans après avoir remporté un Oscar pour son travail sur Barry Lyndon).
Pour Jamie Lee Curtis, le présent long métrage complétait une année faste dans le domaine de l'épouvante, aux côtés des désormais classiques Prom Night et The Fog.
Nous devons également accorder des points à Hart Bochner (Ellis dans Die Hard) qui, en jouant ici un autre personnage tout ce qu'il y a de plus détestable (pour rester poli), nous a offert à tout jamais la possibilité de faire un beau programme double en son honneur durant le temps des Fêtes.
Terror Train est actuellement disponible sur Amazon Prime Video et Crave, ainsi qu'en vidéo sur demande.
Affiche du film Terror Train - Twentieth Century Fox