Je devais ce matin enchaîner les films 12 Years A Slave, Dallas Buyers Club et Gravity; un plan qui me paraissait sans faille puisque toutes les représentations étaient dans le même cinéma. Je ne m'imaginais pas que tous les gens possédant une passe pour le festival (j'exagère à peine) se précipiteraient pour assister au visionnement de Gravity. La salle peut contenir 550 personnes et nous étions au moins le double à attendre en rang cordé, espérant naïvement entrer. Peut-être est-ce la pluie qui a encouragé les membres de l'industrie à se joindre aux journalistes pour les visionnements, ou peut-être est-ce la fin de semaine, ou la popularité énorme de ce film de science-fiction, mais peu importe, j'ai dû changer mes plans et abandonner, à contre-coeur, la projection de ce film qui me paraissait pourtant si bon.
J'ai donc plutôt assisté à la conférence de presse du film The Railway Man; un drame de Jonathan Teplitzky qui dépeint l'histoire d'un homme qui était prisonnier au Japon lors de la Deuxième Guerre mondiale et qui a participé à la construction de la « voie ferrée de la mort ». La femme du défunt Eric Lomax, personnage principal du film, était présente pour parler de son mari et de son expérience troublante - Nicole Kidman l'interprète d'ailleurs à l'écran. Elle a tenu à dire que ce qu'elle voulait que les gens retiennent de ce film (que je n'ai pas vu malheureusement) était que « peu importe à quel point la vie est sombre et semble sans issue, il y a toujours, quelque part, de la lumière et de l'espoir ». Jeremy Irvine (qui a des yeux incroyables; désolée, je devais le mentionner), Colin Firth, Hiroyuki Sanada et le réalisateur Jonathan Teplitzky étaient aussi présents pour la conférence de presse. Vous pouvez voir quelques images de celle-ci ci-jointes.
En soirée, je devais prendre des photos sur le tapis rouge de Dallas Buyers Club. Je dis « devais » parce que j'étais la trentième photographe à être admise dans l'enceinte (d'environ cinq de long par deux mètres de large). Les habitués ont des échelles et des zooms d'une précision incroyable, vous vous imaginez donc qu'avec mon 5 pieds je ne voyais même pas le fond devant lequel les acteurs posent. Je n'ai réussi qu'à prendre deux ou trois photos potables avant que les artistes ne rejoignent la cloison. Je ne peux m'empêcher de me dire que les gens qui exercent ce métier tous les jours doivent être frustrés. Évidemment, je ne suis pas équipée pour affronter telle mascarade, mais même des professionnels doivent parfois être confrontés à des situations pareilles. Les images que je suis parvenue à prendre en grimpant sur les rambardes et sur les échelles des autres qui étaient perchés plus haut, sont aussi disponibles dans la galerie d'images.
En résumé, une journée éprouvante, mais surtout frustrante...