Le plus récent film de Jean-Pierre Jeunet, Micmacs à tire-larigot, prend l'affiche au Québec ce vendredi après récolte 1,2 millions d'entrées lors de sa sortie en France en octobre 2009. Rencontré à Paris en début d'année, le réalisateur du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain retrouve plutôt le style du film qui l'a fait connaître, Delicatessen.
« J'aime beaucoup les cinéastes qui ont un style qu'on peut reconnaître au bout de cinq secondes, les Tim Burton, les David Lynch, les Kusturica... sans me comparer à eux, bien sûr. On peut dire aussi que je fais toujours la même chose, mais j'aime bien les gens dont on reconnaît la marque de fabrique. L'utilisation des focales courtes, les couleurs un peu chaudes, l'esprit de l'enfance, un certain type d'humour, des décors un peu parisiens... c'est un peu ma marque de fabrique. »
Comment décrire ce film-ci? « C'est un film un peu cartoon, entre le dessin animé et le slapstick et en même temps ça parle de marchands d'armes. Y'a un sujet sérieux, mais en même temps traité de manière très ludique. »
Vous avez une véritable « famille » d'acteurs qui vous suit de film en film, comme Dominique Pinon et André Dussollier. « J'aime beaucoup les acteurs qui ont des physionomies, qui sont capables de jouer des choses qui sont différentes de ce qu'ils sont dans la vie, et Dominique Pinon est l'exemple parfait. » Pourquoi avoir choisi d'y accueillir Dany Boon? « C'est quelqu'un que je suis depuis ses tout premiers sketchs, il y a vingt ans de ça, et j'ai été ravi de lui proposer ce rôle. C'est quelqu'un d'extrêmement inventif, de très technique, et en même temps, humainement, c'est une crème. »
Qu'est-ce que le médium du cinéma vous permet d'exprimer que les autres arts ne vous permettraient pas? « Je n'en sais rien, puisque je ne fais rien d'autre! Le cinéma englobe tout, j'aime bien avec tout ce qu'il y a dans la boîte. C'est comme un jeu de construction; j'utilise les décors, les costumes, les dialogues, la musique, le rythme pour construire le plus beau jouet avec tout ça. La notion de « faire » est importante pour moi. C'est le plaisir de faire. »
Micmacs à tire-larigot prend l'affiche ce vendredi.