Le film The Adventures of Tintin prend l'affiche cette semaine au Québec, un mois après sa sortie en Europe et deux semaines avant sa sortie aux États-Unis. L'acteur Jamie Bell, qui incarne le héros du long métrage réalisé par Steven Spielberg, était à Montréal pour la première du film ce week-end.
Même si le personnage de Tintin n'est pas très connu aux États-Unis, Bell, qui a grandi en Angleterre, l'a bien connu était enfant. « Si ce film avait pris l'affiche alors que j'avais 8 ans, vu le type d'enfant que j'étais, je serais en train de perdre la tête présentement. J'aimais tellement ce personnage, son esprit, le dessin et la merveilleuse relation entre lui et Milou. J'ai toujours voulu avoir un animal étant enfant. J'ai d'ailleurs longtemps voulu être journaliste à cause de lui. »
Tourné grâce à la technologie de la « performance capture », le film utilise une technique nouvelle pour capter les mouvements des acteurs et ensuite les animer. « En terme de fonctionnement, c'est extrêmement différent. Les choses auxquelles ont est habituées en tant qu'acteur, comme une caméra, les décors, les costumes, le maquillage, les accessoires ne sont plus là; on change aussi souvent de lieu, intérieur ou extérieur... Avec cette technologie, il n'y a ni caméra, ni éclairage, ni maquillage, ni costumes, ni décors, la seule chose qui reste qui est familière est la « performance », l'interaction avec les autres acteurs. »
« Il faut inventer chaque détail; par exemple, mon fauteuil est en cuir et en tissu. Si je me lève, j'ai un peu de difficulté, je dois me pousser vers le haut. Avec la « motion capture » je dois inventer, parce que ma chaise serait une simple chaise de métal, qui sera représentée dans le monde virtuel par un fauteuil en cuir et en tissu. L'acteur doit inventer la manière de se lever du fauteuil. Il faut penser à tous ces détails, inventer. La « performance capture » enregistre tous les mouvements du corps, tout le temps, il faut quelqu'un qui puisse contrôler ce corps. »
Votre passé de danseur a sans doute contribué à rendre l'adaptation plus facile. « Absolument. Pour moi, tout vient assez naturellement, je n'ai pas à y penser. La maîtrise de mon corps, la coordination de mes mouvements sont plus naturelles. Surtout que Tintin est un personnage très physique et nous ne voulions pas perdre son énergie. »
D'autant que le film est bourré de scènes d'action. « Hergé plaçait dans ses bandes-dessinées beaucoup de rebondissements, tout simplement parce qu'elles étaient publiées en série dans les journaux. Il faisait une page, ou deux pages, où il devait y avoir de l'action. Une fois réunies, les planches sont une suite très épisodique de plusieurs événements. C'est ce qui se passe dans le film : dès qu'une péripétie se termine, une autre débute immédiatement. »
Plusieurs réalisateurs parlent de la bande-dessinée comme d'un art se rapprochant du cinéma à cause de son aspect « découpé », comme un montage... « Je ne crois pas que ce soit le cas avec toutes les bandes-dessinées, mais dans le cas d'Hergé, ses livres sont très bien composés et ressemblent à des stroyboards. La composition ressemble à certains films d'Alfred Hitchcock. Si Hergé avait fait des films, je crois qu'il aurait été un grand réalisateur. »
Steven Spielberg, qui réalise le film, connaît bien l'enfant en tant que spectateur de cinéma. « Il a la nostalgie de l'enfance et de la jeunesse. Sans oublier la nostalgie de cette époque, du milieu du XXe siècle. Cela différencie le film des autres; on ne pourrait pas voir Tintin dans le monde moderne, ça ne fonctionne pas, on ruinerait la sensibilité du personnage. »