Après avoir pris l'affiche chez nous en janvier dernier, Lucky Luke, qui met en vedette Jean Dujardin, est disponible en DVD cette semaine. Rencontré à Paris en début d'année, le réalisateur James Huth parle avec passion de ce projet de grande envergure qui était doté d'un budget de 27 millions d'euros et qui a récolté 1,8 million d'entrées en France.
« On m'a proposé le film. Moi qui mets habituellement six semaines pour répondre, parce que c'est un grand investissement de temps sur un projet comme ça, j'ai dit oui tout de suite. J'ai dit : « Oui, avec Jean, et en Argentine. C'est trois ans d'une vie pour un réalisateur un projet comme ça. » Pourquoi cet empressement? « Quand je sortais de l'école, je courais dans les kiosques à journaux acheter les figures et les autocollants à collectionner de Lucky Luke. Avoir la chance de le porter à l'écran, c'est vrai que je ne pouvais pas hésiter une seule seconde. »
D'autant que Jean Dujardin a toutes les qualités pour enfiler le chapeau. « C'est vrai. Je le connaissais déjà parce qu'on a fait Brice de Nice ensemble, mais Lucky Luke ce n'est pas du tout Brice. Intimement, Jean c'est quelqu'un qui est très très solaire, qui peut parfaitement incarner un héros. En plus, il est très cowboy, il a des bottes tout le temps, il est en jeans, il a ce look-là du cowboy Malboro. Il a son univers solitaire, ténébreux, très sexy d'ailleurs, qui fait de lui un personnage romantique. C'est exactement Lucky Luke. »
« Je suis sûr que s'il avait vécu en 1870, il aurait été Lucky Luke. »
« Il faut pouvoir incarner ce héros de western. C'est très prétentieux de dire nous, Français, francophones, on prend un acteur francophone et on le met dans la culture américaine, on vous dit que c'est un Américain, mais c'est pas grave il parle français, et tout le monde accepte. Et encore pire, il provoque des vrais héros historiques américains. »
Quelle était votre plus grande préoccupation? « De pouvoir servir les dessins de Morris sans être ridicule... Un personnage qui est en jaune, bleu, rouge, blanc, avec un chapeau énorme, des bottes avec lesquelles il peut faire du ski nautique... » Il n'est absolument pas question de réalisme dans cet univers-là. « Non, mais de vraisemblance. Tu dois pouvoir croire au personnage pour t'y identifier. Il y a un univers qui apparaît, celui de Morris. »
Réaliser une comédie, est-ce que c'est drôle? On ne peut pas que s'amuser, il faut travailler, aussi. « Oui, c'est drôle. Mais c'est énormément de travail. Lucky Luke ce n'est pas seulement une comédie. C'est aussi un film d'aventures, un film romantique... Quand on lit la bédé, on a un univers très particulier, on a l'impression d'être entré dans un monde qui n'existait que là. »
Lucky Luke sera disponible en DVD dès demain.