Le film d'animation québécois La légende de Sarila prend l'affiche dans les salles dès ce vendredi le 1er mars. Les acteurs Guillaume Perreault, Mariloup Wolfe, Maxime Leflaguais, Mario Saint-Amand, Dorothée Berryman, Rémy Girard et Marina Orsini prêtent leurs voix aux personnages du film de Nancy Florence Savard.
La légende de Sarila raconte l'histoire d'un village inuit au bord de la famine. Les animaux ont quitté leurs terres après que le chaman ait trahi la déesse Sedna. Les hommes n'ont donc plus de gibier à chasser et le peuple se meurt. Saya, une sage-femme et guérisseuse, rappelle alors la légende de Sarila, une terre promise peuplée d'animaux et de victuailles de toutes sortes. Trois jeunes intrépides sont donc sélectionnés pour partir à la découverte de l'Éden mythique et sauver leur peuple de l'extinction.
« La légende de Sarila, c'est 220 personnes qui ont travaillé d'arrache-pied pendant 24 mois, précise la productrice Marie-Claude Beauchamp. Dans l'animation, il y a beaucoup beaucoup d'artistes et tous ces gens doivent avoir une même vision commune du même projet, c'est ça qui est le plus fastidieux, c'est que tout le monde joue le même instrument de l'orchestre avec la même justesse pendant deux ans. Mais, nous y sommes arrivés et en sommes fiers. »
« La vraie grande histoire a commencé avec la réalisatrice Nancy Florence Savard il y a 10 ans. Elle l'a développée, l'a portée et l'a chouchoutée pendant plus de six ans avant de venir nous voir pour qu'on puisse la financer et mettre au monde ce beau projet. C'est plutôt rare dans le monde du cinéma qu'une productrice féminine travaille avec une réalisatrice, il y a donc eu un échange et une symbiose qui a, je crois, contribué à l'évolution positive du projet. Ça amène une dynamique de travail différente, deux femmes, peut-être aussi dans la manière qu'on a de materner les choses. »
Le film a été présenté en grande première à Berlin. « Nous avons été sélectionnés par Téléfilm dans la catégorie Panorama Canada donc nous sommes l'une des treize oeuvres qui ont représenté le Canada à Berlin. La légende de Sarila a été présenté aussi au AFM de Los Angeles et il a été sélectionné comme film d'ouverture du TIFF jeunesse et à La Mosca du Portugal. En plus de l'Allemagne qui l'a acheté, le film a aussi été vendu à une vingtaine de territoires et nous allons poursuivre la vente, mais évidemment on espère que le Québec va embarquer et le Canada aussi. »
Guillaume Perreault incarne le personnage de Markussi. « Il a des dons de chaman, qu'il réprime un peu. Il ne veut pas y croire parce qu'il a l'image d'un mauvais chaman, celui de son clan qui s'acoquine avec les forces du mal. Il veut croire aux bonnes choses que les pouvoirs chamaniques peuvent lui donner, mais il a de la difficulté à adhérer à cette image-là. C'est un combat constant pour lui tout au long du film. »
« Sarila est une quête initiatique, elle parle de courage et d'affirmation de soi, mais jamais les thèmes ne sont présentés d'une façon moraliste, c'est une belle histoire, une belle aventure avec de belles images et une musique magnifique d'Elisapie Isaac, précise l'acteur de Trauma. C'est emballant, comme ces grands films épiques qui donnent envie de voyager. Il n'y a rien qui est dilué au profit de vouloir embrasser un public-cible. Le tout est universel en soi. On s'attache à tous les personnages, même le méchant, il a son petit côté attachant. Il n'a rien qui est tout blanc ou de tout noir. »
La légende de Sarila est le premier film d'animation en 3D au Québec. « Effectivement, c'est le premier film 3D et stéréoscopique, c'est-à-dire qu'on a utilisé des logiciels qui donnent des personnages en trois dimensions, plus le volume de la stéréoscopie, donc des lunettes. », conclut la productrice Marie-Claude Beauchamp.
La légende de Sarila sort partout au Québec dès vendredi.