Ce vendredi sort en salles l'animation québécoise Katak, le brave béluga, travail de longue haleine de l'équipe de Productions 10e Avenue, qui arrive comme un beau cadeau pour la Semaine de relâche.
Le film, qui se déroule dans nos paysages marins québécois, raconte l'histoire de Katak, petit béluga qui est source de raillerie de son entourage parce qu'il est demeuré petit et gris, au contraire de ses semblables qui sont devenus blancs. Pour prouver sa maturité, le roi de l'apnée décide d'exaucer le dernier souhait de sa mamie : retrouver son premier amour. Celui qui a tenu tête au cruel épaulard Jack-Knife habite dans le nord, à la Grande Banquise. Pendant son voyage, Katak se fera de nouveaux amis et il vivra de nombreuses aventures incroyables.
Dans le rôle de Mamie, on retrouve Ginette Reno, qui prête sa voix de manière attendrissante à ce personnage rempli d'histoire. Nous nous sommes entretenus avec la grande dame, qui a bien voulu nous parler de son expérience de doublage et de son amour inébranlable du cinéma, présent depuis la tendre enfance.
Comment est arrivé ce projet dans votre vie?
C'est d'une manière assez particulière. Moi, j'ai envoyé un conte pour enfants à la productrice Nancy Savard. Ils sont revenus en me disant qu'ils n'avaient pas pensé à moi, mais est-ce que ça me tenterait de faire Mamie. Ils m'ont expliqué l'histoire. Je n'ai pas hésité une minute. Moi, je suis une amoureuse des films d'animation. Je suis une cinéphile, je vois tous les films. Les films d'animation, je suis restée enfant là-dessus. Quand j'ai accepté, au fond, je me suis dit quelle joie et quel bonheur je vais avoir à regarder le film avec mon petitp petit fils. Il a six ans.
Il s'agit d'une première expérience de doublage pour vous?
Non, c'est la deuxième. La première c'était sur Mambo Italiano, tourné en anglais, mais qu'on avait doublé en français. Je n'avais pas aimé ça, ça avait été très mal synchronisé et j'étais très déçue.
Est-ce que ce travail de doublage a représenté un défi pour l'artiste que vous êtes, habituée à travailler avec sa voix?
Je pense que non, parce que j'ai du rythme. Comme j'ai du rythme, il faut que le mot arrive sur le bord. Ça n'a pas été si difficile que ça. Au début, il faut quand même s'ajuster, car il faut quand même garder les émotions, il faut jouer aussi. Je me regardais et je me trouvais too much! Je me regardais avec mes gros yeux de béluga, je suis vieille là-dedans, mais je suis vieille aussi dans la vie (rires). Je vais avoir 77 ans. Mais je me trouve cool! C'est venu me chercher beaucoup, j'ai adoré faire ça! [...] Au départ, quand on dit "elle raconte toujours les mêmes affaires", ça m'a fait rire parce que mes enfants me disent la même affaire!
Que diriez-vous aux cinéphiles qui pensent aller voir Katak sur grand écran?
Ça vaut la peine de voir ce film-là. Si vous avez vu Némo ou Frozen, c'est un beau film, aussi grand. Pour moi, c'est une animation qui amène à réfléchir. Surtout que ça se passe chez nous, à Tadoussac. C'est un beau film, bien fait, bien écrit, amusant!
Qu'est-ce qui explique que vous avez toujours voulu garder un pied dans le cinéma, en périphérie de votre carrière de chanteuse?
Moi, quand j'avais 11 ans, j'avais l'air de 18 ans. Dans l'ancien temps, on pouvait rester quatre fois pour regarder des films dans la journée. À 11 ans, je me rappelle, j'ai vu Samson et Dalila et Les 10 commandements. Ce sont les deux premiers films que j'ai vus. Je suis restée dans le cinéma, je les regardais quatre fois. Je venais gelée, gelée. Je dissociais tellement que je rentrais dans le film. Je revenais chez moi et je jouais tous les personnages. Il ne fallait pas que tu entres dans ma chambre, tu me dérangeais. Je suis une maniaque de films. Je suis une cinéphile. J'ai commencé à 11 ans à adorer ça, je passais mes journées à regarder du cinéma. J'ai aussi quatre histoires d'écrites, elles sont dans mes tiroirs, mais je suis en train d'essayer de les concrétiser.
Katak, le brave béluga sort en salles, partout au Québec, ce vendredi 24 février.