Free Guy (L'homme libre, en français) est une sorte de croisement entre Ready Player One, The Truman Show et The Lego Movie.
Nous suivons le parcours d'un personnage d'arrière-plan dans un jeu vidéo nommé Guy (Ryan Reynolds) qui, par un heureux concours de circonstances, réussit à prendre le contrôle de sa destinée, et devient du jour au lendemain un phénomène viral sans le savoir.
Évidemment, l'histoire nous a prouvé que jeu vidéo et cinéma font rarement bon ménage. C'est pourquoi le réalisateur Shawn Levy (la série Night at the Museum) a voulu accorder une attention particulière à la mécanique interne des deux médiums pour livrer un récit classique de personnage sous-estimé pouvant potentiellement plaire aux deux publics courtisés.
« Dès le départ, nous savions que nous avions une idée avec un grand potentiel commercial, mais nous ne voulions pas faire un film ne portant que sur l'univers des jeux vidéo. Nous voulions proposer une métaphore sur ce sentiment qui habite plusieurs d'entre nous, ce sentiment de n'être que des spectateurs dans la vie, dans le monde, et la possibilité que nous puissions en fait avoir un impact beaucoup plus grand sur le cours des choses », a notamment souligné le cinéaste lors d'un point de presse.
Cette idée trouve également écho dans la façon dont la réalité et l'univers vidéoludique sont respectivement mis en scène. Le chef décorateur Ethan Tobman a d'ailleurs voulu développer l'univers du protagoniste sans donner l'habituelle surabondance d'effets visuels, mettant plutôt l'accent sur leurs particularités distinctives.
« Nous avons abordé chaque aspect de la production, des décors à la direction photo en passant par les costumes, en établissant des règles visuelles claires. Lorsqu'on est dans le jeu, les couleurs sont flamboyantes, il y a une profondeur de champ remarquable, les cadrages sont précis et symétriques. Tous les éléments sont photographiés de façon nette et hyperréaliste. Dans le ''vrai monde'', il y a beaucoup moins de profondeur, des effets réfléchissants. C'est gris, pluvieux, désordonné. Bref, c'est réel », a-t-il expliqué.
Mais au-delà de l'esthétisme, le coeur de Free Guy demeure son protagoniste et la candeur extrême avec laquelle il interagit avec cet environnement, nous forçant ultimement à adopter sa vision des choses.
Pour le réalisateur, l'objectif demeure d'exagérer une situation au maximum afin de pouvoir offrir un regard différent sur des expériences humaines pourtant fondamentales.
« Les histoires à propos de personnages auxquels personne ne s'intéresse a priori, de personnages sous-estimés ou marginalisés, font les meilleurs films. Tout le monde se foutait de Rocky. La sagesse et l'optimisme, ce sont les deux super-pouvoirs dans un monde aussi cynique que le nôtre. L'idée que j'aime le plus à propos du cinéma, c'est l'opportunité de pouvoir observer un phénomène d'un tout autre point de vue, et de raconter cette histoire. C'est ça, la prémisse de Free Guy », a déclaré Shawn Levy.
Surtout, le film réussit à établir ces règles et à implanter cette dynamique dans les dix premières minutes du film. Le résultat est un divertissement livré sur un ton bon enfant, qui ne se prend aucunement au sérieux, et qui aspire à demeurer une proposition populaire pour les années à venir.
« Chaque étape, chaque scène, possède cette couche de gags et d'absurdité qui ressort davantage lors du deuxième et du troisième visionnement. C'était très amusant pour nous de construire cet univers dans une atmosphère de constant amusement. Une ambiance de travail qui se ressent à l'écran, et qui donnera le goût au public de voir le film plus d'une fois », a poursuivi Shawn Levy.
« Notre monde a connu une très longue année. Le public mérite d'avoir du plaisir. Nous avons besoin de joie, d'enthousiasme, d'humour. Je suis heureux que nous ayons fait un film qui cherche à produire ces émotions. Notre film est une lettre d'amour à l'espoir au coeur d'un monde cynique. »
Free Guy prend l'affiche partout au Québec le vendredi 13 août.