Dans le cadre de la sortie du film 2 fois une femme, aussi présenté au Festival du Nouveau Cinéma la semaine dernière, le réalisateur François Delisle a rencontré les médias afin de parler de son quatrième long métrage, qui a pris l'affiche à Montréal lundi dernier mais qui est aussi disponible simultanément sur Illico.
Première question peut-être un peu générale : pourquoi le cinéma était le meilleur médium pour raconter cette histoire en particulier? « Hahahaha! J'adore ça. C'est quoi cette question-là? » Euh... pourquoi vous n'avez pas écrit un livre ou une émission de télé? « Parce que je suis cinéaste! » Ok... mais qu'est-ce que le cinéma vous permet de dire de plus, ou différemment? « Hahahaha! Celle-là est bonne. Haha. Écoute, ça fait vingt ans que je fais des films, je n'ai rien d'autre à dire. Pourquoi le cinéma? Parce qu'il n'y a pas d'autres moyens pour moi de raconter des histoires. »
« Toute ma vie tourne autour du cinéma que je fais, la famille que j'ai tourne autour du cinéma que je fais, c'est aussi simple que ça. Je n'ai pas de réponse claire, nette et précise là-dessus, c'est bien trop existentiel pour moi. Tout le temps, je ne pense que dans ce langage-là. C'est ma façon de m'exprimer. »
« C'est un langage qui marie autant l'image, l'histoire et le son. C'est un médium complet. » C'est donc un médium instinctif. « Il faut que ça le soit, sinon c'est plate, c'est plate à mort. »
Qu'est-ce qui fait qu'Évelyne était la meilleure personne pour défendre ce rôle-là? « Encore des questions très absolues... Moi, je ne fais pas de casting, j'offre les rôles. Je fais ma propre réflexion avant de contacter les gens, et je ne me suis jamais vraiment trompé avec cette façon de faire. On fait des choix qui sont aussi instinctifs que tout le monde. C'est une question de couleur, de ton qu'on veut donner au film. »
« Je travaille beaucoup avant le tournage, je suis très préparé. Le moment de liberté que j'ai, c'est entre le mot « Action! » et le mot « Coupez! », c'est là que les acteurs bougent dans cet espace-là qui est le cadre du Kodak, c'est là-dedans, pour moi, qu'il y a peut-être quelque chose qui peut changer. »
Évelyne Rompré, qui incarne le personnage principal, est évidemment d'accord avec le réalisateur. « Bien sûr, il faut que tu arrives préparé et tout. François est très minutieux, il sait ce qu'il veut, mais une fois sur place, sur les lieux réels, c'est là qu'on voit vraiment comment ça va se passer. J'ai beau me l'imaginer chez moi, toute seule, à la maison, mais c'est sur place, quand on le fait, que tout prend forme. »
Delisle, dont le premier film Ruth, a pris l'affiche en 1994, et le plus récent, Toi, en 2007, poursuit : « Je voulais revenir à quelque chose de plus « rural », c'est-à-dire que mon premier film avait été tourné pas mal en région, aussi, et les deux autres plutôt en ville, donc j'avais le goût de revenir à quelque chose de plus près de la nature. Il y a toujours l'idée du film à faire, même en Abitibi, pendant le rodéo du camion, où il y a à peu près 60 000 personnes qui sont à peu près toutes saoules et qui veulent être au Kodak, mais toi, tu as un film à faire, tu ne vas pas faire du folklore tu vas faire 2 fois une femme. »