« Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute » »
- Le corbeau et le renard, Jean de La Fontaine
Foxcatcher faisait partie de la sélection officielle de Cannes en mai dernier et on comprend aisément ce qui a tant séduit les Français dans ce film magnifique, d'une intensité psychologique sans pareil. Cette oeuvre lente, profonde, remplie de non-dits pénétrants, a de quoi se classer parmi les productions les plus méritoires de l'année. Il faut par contre être informé que ce film ne s'adresse pas à un public de néophytes qui consomment du cinéma pour se divertir. Foxcatcher joue beaucoup avec les suppositions et renverse les conventions ce qui entraîne une lourdeur inhérente qui est absolument envoutante, mais qui peut en déstabiliser plus d'un.
Par contre, même les moins cinévores s'entendront pour dire que les performances de Channing Tatum et Steve Carell sont renversantes. On pourrait même croire que Carell a maintenant des chances de remporter l'Oscar tant convoité du meilleur acteur dans un premier rôle. Mark Ruffalo est aussi extraordnaire, mais comme son personnage est moins dérangé que les deux autres, son interprétation en vient à être moins impressionnante.