Nous avons récemment eu la chance de nous entretenir avec la réalisatrice du film La femme de mon frère, Monia Chokri.
Cette dernière nous a appris plusieurs éléments intéressants sur son premier film que nous voulons vous partager.
Découvrez ci-dessous huit choses à savoir sur le long métrage :
- GENÈSE
La femme de mon frère raconte la relation fusionnelle entre un frère et une soeur et la brisure qui se crée lorsque ce dernier tombe amoureux. « C'est un sentiment que je maîtrise, j'ai eu un frère. J'ai déjà vécu ce sentiment de fusion avec lui. Ce n'est pas mon histoire, mais je connaissais cette dynamique-là dans l'intimité », explique-t-elle.
« Il y avait aussi le fait qu'il n'y avait pas de film sur cette relation-là. À part Love Streams de Cassavetes, qui traite de ça, je ne connaissais pas d'exemples qui mettaient en scène cette relation particulière là. Et, quand on la mettait en scène, ça devenait de l'inceste, qu'on pense, par exemple, au dernier film de Forcier, Embrasse-moi comme tu m'aimes ou Marguerite et Julien de Valérie Donzelli. » - DISTRIBUTION
La plupart des rôles ont été distribués; les comédiens n'ont pas eu à passer d'auditions. « Il y en a eu dans le cas de Patrick, j'ai rencontré quelques gars, mais c'était vraiment pour créer de la chimie avec Anne-Élisabeth », raconte la réalisatrice.
« Anne-Élisabeth s'est imposée deux ans après le début du projet et deux ans avant le début du tournage. Je prends beaucoup de temps pour réfléchir à qui serait la meilleure personne pour interpréter les personnages de mes histoires. »
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- PETITES EMBUCHES : LA CHALEUR DE L'HIVER
Les séquences d'hiver ont été tournées au mois de février, mais, alors qu'il fait toujours excessivement froid à cette période de l'année, un redoux s'était installé et tout se mettait à fondre.
« Le cinquième jour de tournage, on allait faire la scène de la patinoire. Plus la semaine avançait, plus mon assistant-réalisateur devenait nerveux et se demandait ce qu'on devait faire. La scène de patinoire était importante. Je raconte l'hiver aussi; la glace c'est important. Les personnages se retrouvent au Lac aux castors à la fin du film, il fallait que j'aille ma scène. »
« Finalement, il faisait très très chaud ce soir-là, et, sur 250 patinoires à Montréal, la seule patinoire qui était réfrigérée c'était celle-là. Magique! Ils avaient passé la zamboni tout l'après-midi, donc elle était immaculée. Il faisait chaud, donc mes acteurs n'avaient pas froid et on n'avait pas privatisé la patinoire, nous ne pouvions pas, mais le fait qu'il faisait chaud, personne n'a eu envie d'aller patiner, alors nous étions seuls. » - PAS D'IMPROVISATION
Les acteurs ont respecté toutes les lignes du texte, brillamment écrit par Monia Chokri; l'improvisation était proscrite. « Quand je suis spectatrice, je vois quand il y a des moments d'improvisation au cinéma, ça peut marcher, mais j'ai toujours l'impression qu'il y a une espèce de lousse. Certains cinéastes revendiquent ça comme une espèce de naturalisme, mais moi je sens que les acteurs sont perdus », indique la cinéaste. - RÉPLIQUES SIMULTANÉES
Alors que frère et soeur se chamaillent avec beaucoup de vigueur dans la maison de leurs parents, ils se mettent à parler simultanément. Il s'agit de l'une des séquences les plus marquantes du film. Afin de réaliser une telle synchronicité, Anne-Élisabeth Bossé et Patrick Hivon ont dû pratiquer longuement en répétition.
« Les comédiens savaient exactement à quel moment ils étaient en majeur et en mineur dans le double dialogue. Ils savaient à quel mot ils devaient parler plus fort ou moins fort. [...] Le défi c'est aussi qu'en tournage, quand on est d'un côté, on n'enregistre que les répliques de l'un et l'autre se tait et vice-versa. C'est tout un ballet pour que ça marche bien ce genre de dynamique là. »
- ACCIDENT SUR LE PLATEAU
Lors de ladite scène de chicane entre frère et soeur, la comédienne Anne-Élisabeth Bossé s'est fait une commotion cérébrale. Voyez les détails de cette mésaventure ici. - CANNES
Le film La femme de mon frère a remporté le prix Coup de coeur du jury d'Un Certain Regard à Cannes. « Ce qui est intéressant avec Cannes c'est la visibilité que ça apporte au film. Ça permet au film d'exister de manière mondiale. » - PROCHAIN FILM
La réalisatrice reste mystérieuse en ce qui a trait à son prochain projet cinématographique, mais mentionne tout de même que son deuxième film sera titré Simple comme Sylvain. « C'est une étude sur le couple et j'en suis au tiers de l'écriture », souligne-t-elle, en nous mentionnant également que l'histoire se déroulera à nouveau dans le milieu universitaire.