La comédie fantastique The World's End, réalisée par Edgar Wright, prend l'affiche ce vendredi au Québec, deux semaines après sa projection au festival Fantasia, au début du mois. Wright (Scott Pilgrim Vs. The World) retrouve pour ce film Simon Pegg et Nick Frost, avec qui il a déjà travaillé sur Shaun of the Dead et Hot Fuzz.
Le film raconte l'histoire de cinq amis d'enfance qui se rendent dans leur village natal afin de réaliser le « Mile d'or », qui consiste à boire une pinte dans chaque pub du village jusqu'au douzième, The World's End. Au cours de la soirée, ils découvrent un complot de créatures extraterrestres visant à remplacer les humains par des automates.
Nous avons rencontré le réalisateur et Nick Frost lors de leur passage à Montréal.
Est-ce vrai qu'une comédie requiert même davatange de sérieux qu'un drame? « Le tournage dure longtemps, presque douze semaines, et nous devons êtes disciplinés, parce que si on ne fait que blaguer, on ne finirait jamais, nous dit d'abord Frost. On est là pour travailler. Cela dit, on tourne une comédie, alors on s'amuse parce qu'on est tous de bons amis. Les six acteurs principaux se connaissent bien, beaucoup des membres de l'équipe ont fait Hot Fuzz, il y a une ambiance familiale. Mais nous partageons tous une éthique de travail. »
« Nous répétons beaucoup le film, les acteurs ont donc l'occasion de travailleur leur personnage, parfois certaines blagues, certaines répliques ressortent et on les ajoute au scénario. Nous tournons le script, on n'improvise pratiquement jamais, nous misons sur la qualité de l'écriture. »
Edgar Wright enchaîne : « c'est écrit, puis on répète, mais une fois sur le plateau il faut rendre le procédé assez rapide pour que les acteurs restent concentrés. Ce qui est intéressant avec un film comme celui-ci, c'est qu'il y a un petit peu de tout : de la comédie, du drame, de l'action, des effets spéciaux, etc. » Comment avez-vous réalisé et intégré les effets spéciaux du film? « Plusieurs des effets spéciaux du film sont en réalité bien plus compliqués qu'ils n'y paraissent, mais c'est une bonne chose. Il y a beaucoup d'effets réels, des maquillages, des robots, des cascades, etc. C'est un travail d'équipe. »
Quelle expérience emmenez-vous de vos films précédents? « Je dirais une certaine confiance avec les scènes d'action. Je suis fier des scènes d'action du film, parce que nous avons essayé de faire quelque chose de différent de Hot Fuzz et de Scott Pilgrim, où l'action est présente plus longtemps de manière ininterrompue. »
Pour Nick Frost, qui n'a jamais suivi de cours de jeu, l'objectif est différent. « Mon objectif à chaque film est d'être un meilleur acteur une fois le tournage terminé. Je veux démontrer que je peux jouer, et parfois ça signifie même en faire moins. Je ne me vois pas dire : « J'ai fait quinze films, alors maintenant je sais tout. » Il faut toujours continuer d'apprendre. »
Votre amitié ressort-elle sur le plateau? « C'est plus facile si on peut être toujours honnête envers l'autre parce qu'on est amis, dit Wright. On a une sensibilité semblable, et parce qu'on a répété le film, et que Simon et moi l'avons écrit, il n'y a pas beaucoup de discussions sur le plateau. C'est très pratique pour passer à travers les grosses journées, parce que tout le monde maîtrise son personnage. »
Et pour insuffler le rythme? « Le rythme est déjà présent lors de l'écriture du scénario, mais le momentum provient du montage. C'est aussi mon style, c'est comment j'imagine l'histoire, comment je veux transposer l'histoire à l'écran. »
Le film, distribué par Les Films Séville, prend l'affiche en version originale anglaise seulement.