Le réalisateur québécois Denis Villeneuve présente son premier long métrage hollywoodien, Prisoners, ce vendredi. Le réalisateur responsable de Incendies et de Polytechnique, dirige Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Melissa Leo, Terrence Howard et Paul Dano, dans ce film, qui est distribué par Warner Bros.
Jackman et Howard incarnent deux pères de famille dont les fillettes ont été enlevées. Jake Gyllenhaal, avec qui Villeneuve a aussi travaillé pour le film Enemy, toujours inédit, incarne le policier chargé de l'enquête.
« Après Polytechnique, lorsque le film a été présenté à Cannes, j'ai été contacté par plusieurs agences hollywoodiennes qui voulaient me représenter. J'ai déjà commencé à lire des scénarios; d'ailleurs, j'avais rejeté Prisoners à l'époque parce que je le trouvais trop sombre, trop lourd », précise d'abord Denis Villeneuve.
« Je l'ai fait modifier, nous avons réécrit un personnage en entier, et on a refait la structure du troisième acte. J'ai été chanceux d'avoir une aussi grande liberté, car j'étais en contact avec des producteurs d'Alcon Entertainment, qui livrent un film clé en main à Warner Bros. C'est donc avec mes producteurs que je prenais toutes les décisions. »
Avez-vous le pouvoir de tout contrôler? « Dans un film comme celui-là, rien n'est laissé au hasard. Il n'y a pas un rayon de soleil, pas une chute de neige qui soit due au hasard. J'avais le luxe de tourner dans les conditions atmosphériques que je voulais. D'ailleurs, tout est contrôlé, lorsque qu'on tourne la rue au complet est contrôlée, chaque voiture, chaque lampadaire, chaque ampoule, chaque mouvement de caméra. Je n'avais pas eu la chance de travailler comme ça avant parce qu'au Québec, il faut s'ajuster selon la température et les autres impondérables. »
Aviez-vous cependant besoin d'une vedette pour tenir le haut de l'affiche? « Si Hugh Jackman n'embarque pas, il n'y a pas de film. Pour avoir un budget comme ça, il faut un acteur A-List, et cette liste est très petite. C'est très cruel comme processus; on nomme des acteurs avec qui on veut travailler, et tout le monde est d'accord qu'ils sont de bons acteurs, mais qu'ils ne permettront pas de financer le film. Heureusement, je voulais travailler avec lui. Et une fois qu'il est embarqué, je peux choisir des acteurs un peu moins connus. »
Comme Jake Gyllenhaal? « Jake est un gars super inspirant. Il a grandi dans le système, il a vécu son adolescence à l'écran, et maintenant qu'il a atteint l'âge adulte, je crois qu'il va nous impressionner dans les prochaines années. Il est très créatif, il a de la force, c'est plus qu'un faire-valoir. »
Le genre du suspense d'enquête est plutôt rare, ces dernières années. « Honnêtement, j'ai fait ce film-là parce que l'histoire m'a inspiré. Le suspense et l'enquête, je me suis plutôt fié au scénario, qui était bien écrit. Ce que je voulais raconter, c'est l'histoire de deux pères qui ont une très grande violence en eux, qui doivent confronter leurs valeurs morales de base, et qui défient leurs institutions. C'est un film sur les libertés individuelles versus la confiance envers les institutions. »
Prisoners, qui est distribué par Warner Bros., prend l'affiche ce vendredi à travers l'Amérique du Nord.