À la veille de la sortie en salles de Dune, nous avons eu la chance de nous entretenir avec le réalisateur Denis Villeneuve, qui considère le livre de Frank Herbert comme une oeuvre importante dans sa vie personnelle.
« Le livre de Frank Herbert était une oeuvre comme on en avait rarement vue, un monde inspiré de la biologie. Moi, à l'époque, j'étais fan de science. À un moment donné dans ma vie, j'ai dû décider si j'allais en biologie ou en cinéma. J'étais fasciné par l'exploration scientifique du monde. C'est la toile de fond de Dune. J'étais fasciné par ce roman », nous dit-il.
Dune raconte l'histoire de Paul Atréides, un jeune homme brillant voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Il doit se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers pour assurer l'avenir de sa famille et de son peuple. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète et sa précieuse ressource - capable de débloquer le plus grand potentiel de l'être humain - seuls ceux qui peuvent vaincre leurs peurs survivront.
Plusieurs cinéastes et studios ont tenté d'adapter le livre Dune, mais peu y sont parvenus. Denis Villeneuve tente d'expliquer ces échecs répétitifs. « C'est un roman qui prend sa force dans les détails, dans la profondeur des relations entre les personnages, dans la description des différentes cultures, c'est un univers d'une très grande richesse. C'est aussi un roman qui est écrit vu de l'intériorité des personnages, c'est-à-dire qu'on a accès aux pensées des personnages, qui sont constamment paranoïaques. Des pensées, c'est très difficile à transposer au grand écran, évidemment. Donc, ce monde intérieur qui est si riche dans Dune n'est pas simple à adapter. »
Techniquement, Dune était aussi un défi de taille, il va s'en dire. « En général, dans les films de cette ampleur-là, il y a toujours trois ou quatre séquences qui représentent les grands défis du film. Dans ce cas-ci, chaque jour avait ses défis », nous explique-t-il d'abord.
« Ceci dit, je dirais qu'il y a une partie du tournage qui était ardue puisqu'on avait un challenge au niveau du temps. Quand on est allé tourner dans le désert, je savais que ça coûtait cher, on avait une équipe énorme puisque plus tu as une grosse équipe, plus ça te prend une grosse équipe pour t'occuper de cette équipe-là », raconte-t-il.
Une scène du film Dune - Warner Bros. CanadaIl ajoute : « J'avais la plus grosse équipe que je n'ai jamais eue dans ma vie. On avait une base militaire pour prendre soin de l'équipe. Donc, ça coûtait cher et je savais que j'étais limité dans le temps. Ça fait en sorte que j'étais obligé de changer mes stratégies d'approche. Ç'a été un beau défi et c'était enivrant parce qu'on tournait dans des paysages absolument époustouflants et hyper inspirants. S'il y a une personne responsable de cette charge-là que j'ai mise sur mon équipe, c'est moi parce que c'est moi qui ai insisté pour aller tourner dans le désert, je ne peux pas me lamenter. »
Ces séquences spectaculaires ont été tournées en Jordanie ainsi que dans le désert d'Abou Dabi. « Je ne retrouvais pas tous les éléments que je voulais en Jordanie, donc j'ai ajouté une partie supplémentaire dans le désert d'Abou Dabi. On a aussi tourné en Hongrie », indique le cinéaste québécois.
Dune prend l'affiche ce vendredi 22 octobre dans les salles.