Le plus récent film de Denis Côté, qui s'intitule Vic + Flo ont vu un ours, prend l'affiche ce vendredi dans une douzaine de salles à travers le Québec. Le long métrage met en vedette Pierrette Robitaille dans le rôle de Victoria, une ancienne détenue en libération conditionnelle qui s'installe dans une cabane à sucre abandonnée. Sous la surveillance d'un agent de probation, Guillaume (Marc-André Grondin), elle essaie de refaire sa vie avec son amoureuse Florence (Romane Bohringer).
Le film présente Pierrette Robitaille dans un contre-emploi. « C'est sûr que je l'ai prise un peu par défi. Moi je pense que c'est une grande comédienne. Un peu comme quand j'ai pris Réjean Lefrançois et Normand Lévesque pour Elle veut le chaos; c'est des acteurs complets, mais on leur a collé une étiquette. Je l'ai travaillée, je l'ai moulée, ça n'a pas toujours été facile, mais je suis fier du challenge que je me suis donné. Cette femme-là est capable d'être touchante, d'être bête, de tout. »
Quels éléments de Vic + Flo ont vu un ours découlent de vos films précédents? « Forcément, les cadres. J'ai l'impression que j'ai commencé un travail sur le cadre autour d'Elle veut le chaos, mais plus précisément avec Carcasses. Je suis un malade de frontalité, de créer des tableaux, comment sortir et entrer dans un cadre, pour certaines personnes ça peut être banal mal ça me fascine. Dans Vic + Flo les personnages ne sortent plus et n'entrent plus, ils sont là, ce sont des obsessions de langage cinématographique que j'ai. Je vois ça comme une continuité. »
« Vic + Flo c'est un film un peu fou, sauvage, j'essaie des affaires, je ne sais pas si c'est une transition vers autre chose mais je suis sorti de ma zone de confort. Un film tourné à 2,2 millions avec 30 personne, c'est une autre énergie, je peux t'avouer que c'est lourd, des fois, avoir des assistants d'assistants d'assistants, je n'ai jamais travaillé dans ces conditions-là. »
Y a-t-il une intention de simplifier la narration le plus possible? « À force de me faire dire qu'on ne comprend pas les motivations des personnages, ce qui est venu dans le passé, c'est sûr que j'écoute et que j'essaie de rendre ça dans le nouveau film avec une meilleure lisibilité. On ne sait pas plus ce qu'elles ont fait dans le passé, mais ça ne deviendra pas un élément de frustration. »
« Moi je n'ai pas besoin de ces choses-là. Je ne veux pas faire un pied de nez au public, mais je n'en ai pas besoin. Deux femmes veulent refaire leur vie; je commence au présent, et je projète cette histoire dans l'avenir. C'est pas mal lisible, je pense que les gens peuvent me suivre. »
Peut-on parler de la finale? « Je me suis posé la question de la fatalité de l'histoire. Si t'as à te faire frapper dans la rue par un char, ça va arriver. Est-ce que je peux appliquer ça dans une structure narrative aussi gratuit que ça en ait l'air? Est-ce que je peux couper le fil narratif et psychologique que j'ai construit pour arriver à une vengeance ultra-gratuite qui sort un peu du programme? On l'a tenté. »
Vic + Flo ont vu un ours est distribué par Funfilm Distribution.