Le cinéaste français Chris Marker est décédé hier à Paris à l'âge de 91 ans.
De son vrai nom Christian François Bouche-Villeneuve, il était à la fois journaliste, photographe, poète et réalisateur. Après avoir étudié la philosophie au Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine et avoir rejoint la Résistance en tant que parachutiste durant la Seconde Guerre mondiale, Marker a réalisé son premier long métrage, titré Olympia 52, en 1952.
En 1953, il co-réalise le court métrage sur l'art africain Les statues meurent aussi avec Alain Resnais. Les deux hommes collaborent à nouveau deux ans plus tard alors que Marker est premier assistant-réalisateur sur le film Nuit et brouillard. Chris Marker est également connu pour ses documentaires engagés tels que Dimanche à Pékin, Lettre de Sibérie et Cuba si.
C'est en 1962, grâce au court métrage La jetée, que Chris Marker établit sa réputation internationale. Ce film, qui a inspiré 12 Monkeys de Terry Gilliam, se déroule après la Troisième Guerre Mondiale alors qu'une bombe nucléaire a détruit la vie sur Terre. Un homme, qui possède une très grande mémoire visuelle, est mandaté par des scientifiques pour rétablir un corridor temporel qui permettrait aux hommes du futur de transporter des vivres aux citoyens du présent.
Plus d'une décennie plus tard, il réalise Le fond de l'air est rouge dans lequel il explore le tournant qu'a pris la société française après mai 68. En 1982, il pond Sans soleil, un essai cinématographique sur divers pays, dont le Japon.
Chris Marker a travaillé avec plusieurs cinéastes célèbres tels que Claude Lelouch, Jean-Luc Godard, Agnès Varda et Akira Kurosawa au cours de sa carrière. Il est récipiendaire de plusieurs prix dont un Ours d'Or au Festival du Film de Berlin pour son documentaire Description d'un combat et un César pour son court-métrage documentaire Junkopia.