La comédie romantique French Kiss, qui met en vedette Claude Legault et Céline Bonnier dans le rôle de deux inconnus qui se font prendre au piège de l'amour, prend l'affiche dans les cinémas dès demain. Didier Lucien, Suzanne Champagne et Isabelle Guérard font également partie de la distribution. La réalisation est quant à elle assurée par Sylvain Archambault, l'homme derrière les films Pour toujours les Canadiens et Piché : Entre ciel et terre.
Un jour de pluie torrentielle, Fred rencontre Juliette et la drague avec un classique « On s'est pas déjà vus quelque part? ». À son grand étonnement, Juliette plisse les yeux, réfléchit un instant, et soudain, oui, elle le reconnaît! Il est Robert qui était assis derrière elle dans son cours de bio. De toute évidence, il y a erreur sur la personne. Mais pour le plaisir de passer une soirée avec Juliette, Fred endosse sur le champ la personnalité du Robert en question. La première pierre est posée pour une histoire d'amour. Mais quelle est l'espérance de vie d'une histoire qui tient l'équilibre sur un mensonge initial ? Plus le temps passe, et plus Fred est amoureux de Juliette. Et plus il est amoureux de Juliette, plus il a peur de la perdre en lui avouant son mensonge. Mais, attention. Un mensonge peut en cacher un autre.
Rencontrés à Québec lors de la tournée de promotion, les acteurs et le réalisateur se sont exprimés sur cette nouvelle comédie romantique et la récente tendance du cinéma québécois à s'aventurer dans le film de genre.
Sylvain Archambault dit avoir choisi de réaliser ce projet pour son côté « rafraîchissant, très bien écrit et son indéniable intelligence. De plus, c'était une comédie et j'avais envie de travailler sur un film comique. »
« L'oeuvre possède un aspect poétique qu'on peut exploiter au cinéma dans une imagerie plus onirique, plus magique. Il y a certaines productions avec lesquelles on ne peut pas s'aventurer sur ce terrain plus imaginaire, mais ce film se prêtait bien à l'utilisation de certains effets spéciaux et quelques ajouts visuels, comme par exemple représenter la solitude en plaçant le personnage principal dans un désert. Ce sont en partie ces détails, présents dans le scénario original, qui ont su me convaincre à réaliser ce film-là. »
La chimie entre les deux protagonistes est la clé de la réussite d'une bonne comédie romantique. Trouver les deux bonnes personnes a-t-il été difficile? « Non. Le choix de Céline et Claude s'est imposé très rapidement, dès les premières lectures du scénario. J'essayais d'imaginer qui pourrait incarner les deux héros et leurs noms me sont apparus tôt dans le processus. Ils n'ont même pas passé d'audition. Ça marchait très bien dans la tête et lorsque nous les avons réunis, on a tout de suite constaté que ça fonctionnait très bien. Parce que tu as beau avoir les deux meilleurs comédiens du monde, si tu n'as pas la magie, le déclic miracle entre les deux personnages principaux, le film s'écrase. »
La comédie romantique est un genre cinématographique très spécifique qui a été peu exploité au Québec. « Effectivement, il y en a eu très peu au Québec. On en consomme beaucoup, mais nous n'en faisons pas. La dernière qui a vraiment fonctionné c'était Nez Rouge et ça fait plusieurs années. Il y a eu Duo qui n'a pas fonctionné il y a quelques années, et c'est peut-être ce qui fait peur à certains producteurs, mais c'est un « film » qui n'a pas marché et non un « genre ». Alors, j'espère que French Kiss va donner envie aux auteurs d'en écrire, aux producteurs d'en produire et aux réalisateurs d'en réaliser pour que les gens consomment du Québécois. »
Claude Legault, qui incarne le personnage de Fred, croit que le Québec a toutes les facultés et les moyens nécessaires pour faire de bons films, peu importe leur genre. « Le cinéma québécois est capable de faire, dans la mesure de ses moyens budgétaires, à peu près tout ce qui existe. Il y a chez nous assez de créateurs de talents, tant au niveau de l'écriture, de la réalisation que des interprètes, pour réussir n'importe quel genre. On pourrait faire du James Cameron si on avait l'argent. Mais puisque nous n'avons pas les moyens de produire ce type de films, on canalise autrement, on se rabat sur autre chose. Grâce à nos influences américaines et européennes, on peut produire des films divertissants, qui font rêver, mais qui restent réalistes. »
Legault décrit sa partenaire, Céline Bonnier, comme une femme « amusante, ouverte et réceptive. Ce n'était pourtant pas ce que certaines rumeurs auraient pu me laisser croire. Certains disaient qu'elle était parfois intense, qu'il fallait préserver sa bulle, son intimité. Je suis donc allé en douceur, comme un petit animal et ça s'est très bien passé. Évidemment, je la laissais tranquille lorsqu'elle se concentrait. Nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. »
De son côté, Céline Bonnier a découvert en Claude Legault un homme exactement à l'image des échos qu'elle avait entendus à son sujet : « quelqu'un d'hyper-généreux, d'attentionné et de très intuitif. Il sait comment approcher les gens, comment les rendre à l'aise et heureux. Sylvain est aussi quelqu'un avec qui il est bon de travailler. Nous avions déjà travaillé ensemble sur Pour toujours les Canadiens, alors je le connaissais et je n'avais que de bons souvenirs de ce tournage à ses côtés. La façon très sportive qu'il a de travailler me stimule beaucoup, c'est un gars qui n'arrête pas la caméra et qui continue de te diriger. Il te nourrit continuellement. On eu vraiment du fun les trois ensemble, il a pris soin de nous, c'est un gars sensible, très drôle, à qui on ne peut pas en passer une. »
« Personnellement, j'avais peur de lui avant de le connaître parce que certains le décrivaient, à tord, comme un monstre », raconte Legault à propos de Sylvain Archambault. « Mais j'ai découvert un homme talentueux, un excellent directeur d'acteurs. J'avais réglé mes inquiétudes dès le début parce que j'ai besoin d'être dans une zone affective pour travailler. Je ne peux pas être bon si on me gueule après ou si mes camarades de jeu sont chiants. »
Didier Lucien, qui incarne quant à lui le meilleur ami du personnage principal, dit avoir particulièrement aimé cette expérience de tournage. « Lorsque je suis arrivé sur le plateau la première journée, ils avaient déjà commencé le tournage et je trouvais ça particulièrement étrange parce que c'est rare qu'un plateau soit aussi heureux et jovial. Et le bonheur qu'on a eu à faire ce film transparaît à l'écran, au sein de cette histoire d'amour qui n'est pas toujours rose. »
« Souvent Sylvain n'arrêtait pas la caméra entre les scènes et on continuait à improviser tout en conservant l'atmosphère de la scène. C'est une vieille méthode en fait qu'on a également employée dans Dans une galaxie près de chez vous : on déconnait entre les scènes dans le but de trouver des idées pour la suivante. Tu ne décolles pas complètement de l'univers du film, mais tu t'amuses autour de l'intrigue. Certains bons gags proviennent de ces moments d'improvisation, comme la poche de mensonges par exemple. »
« C'était important qu'on reconnaisse bien l'amour à l'écran mais aussi l'amitié entre hommes, pas une amitié superficielle et jetable, mais une relation dans laquelle on déconne mais où on peut aussi parler honnêtement de l'existence, une relation semblable à celle que je vis dans la réalité avec Claude », précise Lucien.
French Kiss prend l'affiche dans les salles vendredi.