Nous connaissons tous le dicton voulant qu'une mauvaise comédie aurait dû se contenter d'être un sketch...
Dans le cas de Saturday Night Live, plusieurs scénaristes ont tenté d'effectuer le chemin inverse - au risque d'étirer la sauce - en offrant l'opportunité à certains des personnages les plus populaires de l'émission de faire le saut au cinéma.
Évidemment, l'initiative n'a pas toujours été couronnée de succès, alors que l'horrible It's Pat de 1994 est encore considéré comme l'un des pires navets de l'Histoire du septième art.
Mais il y a tout de même eu quelques bons coups qui ont su trouver leur public au fil des années.
En marge de la sortie de Saturday Night, qui nous fait vivre les 90 minutes de chaos ayant précédé la diffusion du tout premier épisode de la mythique émission de fin de soirée, nous rendons hommage aux personnages issus du projet télévisuel éclaté - et hautement risqué - de Lorne Michaels qui ont le mieux réussi leur passage du petit au grand écran.
JAKE ET ELWOOD BLUES (THE BLUES BROTHERS)
Les frères Blues | John Landis | 1980 | 133 minutes
The Blues Brothers est le premier film inspiré de personnages de Saturday Night Live à avoir vu le jour, et mettait en vedette deux des têtes d'affiche originales de l'émission, John Belushi et Dan Aykroyd. La structure narrative de The Blues Brothers n'est d'ailleurs pas très loin de celle d'un épisode de Saturday Night Live, avec son mélange de récits absurdes mettant notamment en scène une Carrie Fisher vengeresse, de numéros musicaux auxquels ont participé James Brown, Aretha Franklin, John Lee Hooker et Ray Charles, pour ne nommer que ceux-ci, et une quantité non négligeable de voitures réduites à l'état de ferraille.
The Blues Brothers a connu un succès non négligeable lors de sa sortie dans les cinémas, amassant un peu plus de 115 millions de dollars à travers le monde, ce qui équivaut à près de 420 millions de dollars de recettes en argent de 2024.
Une scène du film The Blues Brothers - Universal Pictures
WAYNE CAMPBELL ET GARTH ALGAR (WAYNE'S WORLD)
Le monde selon Wayne | Penelope Spheeris | 1992 | 94 minutes
Les deux adulescents originaires d'Aurora, dans l'Illinois, profitent des largesses du sous-sol familial pour produire une émission destinée à la télé communautaire. Tandis que le personnage titre (qui allait révéler Mike Myers au grand public) brise fréquemment le quatrième mur pour s'adresser au spectateur, le film de Penelope Spheeris s'attaque à la commercialisation de la contre-culture à travers une trame narrative regorgeant de répliques, de séquences et de personnages absolument mémorables. Comme si ce n'était pas suffisant, Wayne's World comprend également l'une des scènes les plus iconiques du cinéma américain des années 1990, celles où Wayne, Garth et leurs acolytes chantent d'une manière très investie l'intemporelle « Bohemian Rhapsody » de Queen dans la Garth Mobile.
Sans atteindre les sommets du premier film, Wayne's World 2 (sorti en 1993), contient aussi suffisamment de bons moments pour que nous voulions bien passer par-dessus ses élans moins inspirés.
Une scène du film Wayne's World - Paramount Pictures
STEVE ET DOUG BUTABI (A NIGHT AT THE ROXBURY)
Une nuit au Roxbury | John Fortenberry | 1998 | 82 minutes
Votre ultime guide pour comprendre et vous imprégner de la vie nocturne de la fin des années 1990. Ou pas... Il s'agit assurément d'un des films les plus idiots à être sortis de l'imaginaire de Saturday Night Live, et nous disons cela comme un compliment. Il s'agissait également d'un premier rôle principal pour Will Ferrell dans une production d'envergure, lui qui partage l'écran avec un Chris Kattan dans une forme comique tout aussi étincelante. Preuve que le film a laissé une marque indélébile sur la culture populaire, vous ne pouvez plus entendre la chanson « What Is Love » d'Haddaway sans vous mettre instinctivement à donner quelques coups de tête dans le vide sur le côté.
Si le film avait connu un succès plutôt modeste lors de sa sortie en salles (en plus d'être massacré par la critique), il jouit désormais du statut de comédie culte.
Une scène du film A Night at the Roxbury - Paramount Pictures