La comédie estivale Ego trip prend l'affiche ce mercredi 8 juillet. Il s'agit du premier long métrage de Benoit Pelletier, qui a surtout travaillé à titre de scénariste pour la télé et le cinéma et en tant qu'auteur pour des humoristes tels que Martin Matte, Mario Jean et Jean-François Mercier.
Patrick Huard incarne le protagoniste de cette histoire, qui dépeint les aventures d'un animateur de talk-show du nom de Marc Morin qui doit se rendre en Haïti afin de redorer son image auprès d'un public qui le trouve antipathique. Guy Jodoin, Marie-Ève Milot, Antoine Bertrand et Gardy Fury font aussi partie de la distribution du film.
C'est la production Denise Robert qui a approché Pelletier, connaissant ses implications avec Haïti. « Elle savait que je faisais de la formation là-bas, que j'essaie de fonder une école d'humour, et tout. Donc, elle m'a donné le scénario et m'a demandé ce que j'en pensais. Évidemment, c'est venu me chercher tout de suite étant donné que je connaissais le pays. »
« C'était très important pour moi de ne pas être misérabiliste. Ma ligne directrice, c'était vraiment : s'il y a une personne misérable dans ce film-là, c'est lui. C’est pour ça, par exemple, quand il visite le camp de déplacés, la seule personne qui ne sourit pas, c'est lui. Pour avoir vécu en Haïti longtemps, c'est ça ce peuple-là, ils sont résilients, ils ont une joie de vivre naturelle et ce sont des conteurs extraordinaires. On a plus à apprendre qu'à donner à Haïti. »
Pour Benoit Pelletier, « une bonne comédie née dans le drame. Souvent elle est tissée dans les malaises, et pour ça, ça prend un vrai drame, quelqu'un qui vit une situation qui le met en péril. À travers ses maladresses pour se sauver lui-même, il devient drôle. Marc Morin se retrouve dans les pires conditions pour un gars habitué à la ouate, et ses réactions face à son environnement engendrent la comédie. »
Les textes du film ont été écrits par François Avard, l'homme derrière la série télévisée Les Bougon. « J'ai fait un petit travail d'adaptation avec François pour aller chercher le maximum d'efficacité comique et dramatique. J'ai mis un peu mon grain de sel, mais je voulais garder le côté humour citoyen et éditorial de François Avard. Il lance des jabs aux ONG, à notre rapport à la pauvreté; ça, il fallait que je le conserve à tout prix! »
Pelletier n'a que de bons mots pour Patrick Huard. « Pour moi Patrick Huard c'était le rêve. J'ai quand même fait des auditions pour trouver le parfait interprète de Marc Morin, mais Patrick Huard a su voir l'humanité dans le personnage. Quand il a tourné la scène où il parle à sa femme et ses enfants, c'était épique! Tout le monde a eu un frisson. On pleurait sur le plateau. Il s'est installé devant la caméra et m'a dit : « Je suis prêt ». Je me souviens qu'il y avait tellement une émotion palpable sur le plateau qu'après la scène, je lui ai dit : « OK, là on va la reprendre, mais avec de l'émotion s'il-vous plaît! » Il fallait que je dise quelque chose pour péter la balloune. Il m'a fait vivre des trucs. En plus, Patrick c'est un réalisateur lui-même, alors des fois il m'arrivait avec des trucs qui m'ont beaucoup aidé à me familiariser avec ce nouveau métier. »
En ce qui concerne le comédien, il a une vision bien précise de son personnage. « C'est pas un trou de cul qui devient gentil, c'est un ancien gentil qui est devenu trou de cul et qui redevient gentil. C'est une différence au niveau du jeu qui est assez intéressante, il faut qu'on sente qu'à l'intérieur de lui, il a barré des affaires, que la vie l'a transformé. »
En plus de ce « faible pour ces personnes qu'on ne devrait pas aimer », Huard a aussi beaucoup apprécié les défis différents que ce tournage en République Dominicaine lui a apportés. « C'est difficile parce que ce n'est pas tout le monde qui parle la même langue sur le plateau. Ce n'est pas non plus les mêmes méthodes de travail. C'est une adaptation qu'on doit faire rapidement et efficacement. Et les moyens sont moindres aussi. Par contre, le fait d'être à l'extérieur tout le monde ensemble, ça rapproche l'équipe, tout le monde est dans la même bulle créative. Il y a quelque chose dans ça qui est très grisant. »
Ego trip sera présenté dans 60 salles à travers le Québec dès demain.