Avec Barbarian, le réalisateur et scénariste Zach Cregger effectue une plongée aussi improbable qu'imprévisible dans le monde de l'horreur.
Sa proposition n'est pas simple, difficile à saisir au premier abord, mais de plus en plus étonnante et satisfaisante au fur et à mesure qu'elle dévoile ses mécanismes et les grandes lignes de son discours.
Si le film aborde des thèmes particulièrement sérieux et d'actualité, notamment les effets du capitalisme sauvage et la violence faite aux femmes, cela n'empêche pas son maître de cérémonie de lui insuffler une bonne dose d'humour, laquelle lui confère même certaines de ses séquences les plus intelligentes et mémorables.
« Pour moi, l'horreur et la comédie vont aussi bien ensemble que la confiture et le beurre d'arachide. On bâtit une tension, et un élément comique vient la relâcher. Ç'a toujours bien fonctionné au cinéma », souligne le principal intéressé.
L'un des points forts du film est également la performance aux multiples facettes de Justin Long. À l'instar de celui interprété par Bill Skarsgård, une tension est rapidement associée au personnage, faisant osciller le spectateur entre la méfiance et un certain désir de lui accorder le bénéfice du doute.
Un détail d'autant plus significatif en ce qui a trait à la composition même du personnage.
Cregger affirme d'ailleurs qu'il a fini par aller à l'opposé de son intention initiale pour le rôle d'AJ, désirant créer une dichotomie entre l'image de l'acteur et celle de son personnage.
« Je me suis demandé : ''Qui est le Tom Hanks de notre génération? Justin Long'' », renchérit le réalisateur.
Vous devez entamer votre visionnement de Barbarian en ayant toujours l'esprit ouvert, prêt à accueillir à bras ouverts autant les ruptures de ton que les jeux de perception et les nombreux éléments grotesques que vous rencontrerez en cours de route.
Vous risquez alors de vivre l'une des expériences cinématographiques les plus déroutantes que nous ait offertes Hollywood depuis un bon moment.
Barbarian prend l'affiche au Québec ce vendredi 9 septembre.