Mlle Bottine prend l'affiche cette semaine dans les conditions les plus favorables, alors que tous saluent déjà la qualité cinématographique du plus récent long métrage de Yan Lanouette Turgeon, ainsi que les prestations en parfaite symbiose d'Antoine Bertrand et de la nouvelle venue Marguerite Laurence.
Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec ce duo des plus charmants quelques jours avant la sortie du film, question de discuter, entre autres, de l'influence des Contes pour tous sur leur parcours respectif, de l'ambiance qui régnait sur le plateau de tournage, et de... Ghostbusters?
Cette relecture du Bach et Bottine d'André Melançon venait évidemment avec certains défis, et ce, aussi bien du point de vue de l'écriture que de la mise en scène. L'équipe de production a heureusement eu l'excellente idée de ne pas situer le long métrage dans une quelconque temporalité. Une astuce qui aura permis autant aux créateurs qu'aux interprètes de manoeuvrer avec beaucoup plus d'instinct et de liberté.
' Le mot que Yan et Dominic James utilisaient beaucoup, c'est "intemporel". Et toute la direction artistique a suivi là-dedans. Scénaristiquement, on n'a pas de téléphone cellulaire, on voulait raconter une histoire avec des gens. That's it », explique Antoine Bertrand.
' Très rapidement, on s'est dit que ce n'était pas un film jeunesse. Après, on a continué à tourner, et on s'est rendu compte que ce n'était pas un film familial. C'était un film. On a fait un film, qui a la capacité par ses thèmes et son histoire de rejoindre beaucoup de monde. [...] On tournait et on sentait que tous les départements étaient dans le même bateau, et racontaient la même histoire. »
Évidemment, l'interprète de Philippe Bloom appartient à la génération de Québécois qui a grandi avec les Contes pour tous.
"J'étais complètement le public de ça : La guerre des tuques, Bach et Bottine, Opération beurre de pinottes [...] La force des Contes pour tous, c'est qu'ils ne prenaient pas les enfants par la main. Ils leur racontaient des histoires. Je me rappelle avoir eu de grandes peurs en regardant ces films-là ", explique Antoine Bertrand.
Des productions qui ont aussi su charmer Marguerite Laurence pour des raisons décrivant assez bien sa première expérience au cinéma.
"Ce sont tous des bons films qui sont le fun à regarder, qui ont une belle morale. Ce n'est pas comme regarder un film poche américain. Tu as une belle histoire, et c'est ça que j'aime des Contes pour tous. Ça ne finit jamais mal, et toutes les morales se rejoignent", explique l'interprète de Simone.
"[Mlle Bottine] n'est pas un film dirigé vers une tranche d'âge. C'est touchant, mais ça raconte aussi quelque chose. Il faut juste que les gens ne le voient pas comme un film pour enfants. C'est vraiment pour tout le monde."
Antoine Bertrand ne tarit pas non plus d'éloges en ce qui a trait au Coco Ferme de 2023 : "C'était vraiment bon, tu sentais tout le bagage historique des Contes pour tous, mais complètement amené dans la modernité. Tu sentais la passation du flambeau entre Rock Demers et Dominic James, qui a ce respect du passé, mais qui veut amener ça en avant."
Image du film Mlle Bottine - Immina FilmsAu-delà du contexte très musical du récit, Mlle Bottine est aussi un film constamment guidé par une grande musicalité. Un détail qui avait été pris en compte au moment du tournage.
"Dans la nature de l'histoire qu'on raconte, on baigne dans l'opéra. L'opéra, c'est comme la vie, c'est tragique. Il y a quelque chose de plus grand que nature. Et en tournant, il fallait avoir la musique avant. Toutes les séquences d'opéra, on avait déjà la musique. C'était super", se souvient Antoine Bertrand.
Un moment rocambolesque où Marguerite Laurence a effectué une vilaine chute s'est également retrouvé dans le montage final, alors que la réalité a fini par rejoindre ce qui faisait déjà partie de cette fiction.
"Je suis tombée sur la scène, je me suis vraiment plantée. J'avais de la poudre dans le visage, c'était un plancher de bois... Ils me l'ont quand même fait refaire quelques fois, mais on a gardé la vraie, parce que c'était la meilleure", explique la comédienne.
"Ça aurait pu être "gore", mais on aurait enlevé le sang après en CGI", ajoute aussitôt Antoine Bertrand, dont la complicité avec la jeune interprète ne s'est visiblement pas estompée depuis la fin du tournage.
Ce dernier a également abordé l'image la plus inattendue qui lui est venue en tête au moment de la lecture du scénario. Un sentiment qui devrait aussi faire vibrer la fibre nostalgique des plus fins connaisseurs.
"Je me souviens d'avoir parlé de Ghostbusters avec Yan, le réalisateur. Je lui ai dit : ''Je ne sais pas pourquoi, mais je lis cette histoire-là, et je vois les décors de Ghostbusters". Et ils nous ont quand même trouvé le building le plus "ghostbusteresque" de Montréal [L'édifice Alfred, ndlr]. Tu as l'impression que Zuul va sortir en haut. Mais finalement ce n'est pas Zuul, c'est Bottine!" lance le comédien.
Évidemment, les Contes pour tous font depuis longtemps partie des traditions du temps des Fêtes du jeune public québécois grâce à Ciné-Cadeau. Et Mlle Bottine devrait s'ajouter à ces traditions annuelles plus tôt que tard.
"Je pense que le film a la capacité de bien vieillir. On n'a pas essayé de faire un film à la mode. La mode, ça vieillit toujours mal. Si je voyageais dans le temps demain matin, je pourrais "fitter" à toutes les époques. C'est ça, mon "dress code", dans la vie", souligne Antoine Bertrand.
"Mais égoïstement, j'ai aussi accepté pour ça, pour faire partie de cet univers-là, pour être le Jean-Claude [le personnage incarné par Raymond Legault dans Bach et Bottine, ndlr] de quelqu'un."
Mlle Bottine prend l'affiche partout au Québec ce vendredi 29 novembre.