Le film Le temps d'un été prend l'affiche ce vendredi dans les salles québécoises.
Le long métrage est réalisé par Louise Archambault et écrit par Marie Vien.
Nous avons eu la chance de nous entretenir avec les deux femmes, qui nous ont parlé en long et en large de leur production.
Voici donc neuf choses qu'elles nous ont apprises sur cette magnifique comédie dramatique :
- Le film a été tourné dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, dans la petite ville de Sainte-Luce. « Quand on m'a montré Sainte-Luce, avec l'église et le cimetière qui surplombent le fleuve avec un coucher de soleil à couper le souffle, c'est d'une beauté hors du commun. J'avais envie de magnifier l'endroit et que les personnages puissent vivre cette nature-là », indique la réalisatrice.
« C'est sur que de tourner dans le bas du fleuve, le matin il peut faire beau, l'après-midi il peut pleuvoir. On avait des scènes sur l'eau, sous l'eau. Il y a les marées aussi. C'est intéressant. La nature, elle est dominante, elle est plus forte que nous, l'humain, et ça c'est aussi ce que nous voulions mettre en valeur [...] Autant nous, l'équipe, que les acteurs, nous étions impressionnés par le lieu dans lequel nous étions, et je pense que ça s'est transposé à l'écran. »
- La scénariste Marie Vien voulait depuis longtemps faire un film sur les sans-abris. « J'ai une affection particulière pour les itinérants, je trouve que ce sont les poètes de la rue. Ce sont des gens extraordinaires et très drôles souvent. J'ai servi des repas chauds à La Maison du Père, à Montréal, j'ai été bénévole là pendant cinq ans et, chaque fois, je me disais que j'avais envie d'écrire sur eux. Je ne voulais pas les laisser en ville, je voulais les amener en vacances », explique Marie Vien.
- Les personnages sont librement inspirés de gens qu'elle a côtoyés à l'époque où elle faisait du bénévolat. « À un moment donné, ça devient un mélange de vrai et d'imaginaire. Par exemple, Maître [photo ci-dessous], je l'ai imaginé, mais je savais par contre qu'il y avait beaucoup de maladie mentale liée au jeu. Donc, j'ai imaginé un poète, un homme qui avait une mémoire absolument extraordinaire, un homme de lettre. »
- Le choix de l'acteur qui allait interpréter le curé n'a pas été fait à la légère. « On a eu plusieurs conversations à savoir qui est ce prêtre. Quel âge il a? Quelle énergie il dégage? À un moment donné, d'un commun accord, on a offert le rôle à Patrice Robitaille. Il fallait quelqu'un qui avait un charisme naturel, une facilité d'approche. Moi, j'imaginais que ce gars-là se promène dans les rues et que les gens n'ont pas peur de l'approcher. Patrice a cette énergie-là. [...] Il a quelque chose de très vrai, très franc, très simple », précise Louise Archambault.
- Élise Guilbault a subi une certaine transformation pour le rôle de Soeur Monique. « Quand je l'ai appelée, je lui ai dit : "Elle est religieuse, elle n'a pas les cheveux teints, elle n'est pas maquillée, rien". Elle m'a dit oui tout de suite. Elle rêvait d'un rôle comme celui-là, et elle l'a incarné avec tout son être et elle a laissé son ego chez elle. Elle est entrée dans le personnage. » Voyez son look ici.
- Comme il y a eu un certain temps entre la distribution des rôles et les tournages, la réalisatrice a fait une demande spéciale à quelques-uns des acteurs. « J'ai demandé à Guy Nadon, Pierre Verville et Martin Dubreuil de laisser pousser leurs cheveux et leur barbe. Sébastien Ricard ne joue pas quelqu'un qui est dans le rue, mais il interprète un homme du village, et je lui ai aussi fait la même demande. Je le voyais vraiment avec un ''mullet'' et une moustache, mais je ne voulais pas que ce soit quétaine [photo ci-dessous]. »
- Une scène impliquant un radeau a donné des maux de tête à la réalisatrice. « Nous étions rendus en septembre. Dans le scénario, c'était un coucher de soleil, mais la condensation faisait que c'était toujours de la brume. On s'est cassé la tête à savoir ce qu'on allait faire. Alors, d'un commun accord avec le producteur, j'ai dit : "Je le fais pareil, je le tourne là-dedans". J'avais comme une idée scandinave de cette affaire-là. On allait savoir une demi-heure avant seulement si on allait pouvoir faire voler le drone ou pas. »
- Comme tous les comédiens ont vécu ensemble, loin de la ville, pendant la durée du tournage, ils se sont beaucoup rapprochés. « Les acteurs avaient entre 18 et 78 ans et ils se sont tous liés d'amitié. Ils ont eu nombre de fous rires, se sont faits des confidences. Il y en avait qui avaient beaucoup d'expérience, d'autres pas du tout, mais il y avait zéro hiérarchie », nous confie la réalisatrice.
- Le premier montage du film était d'une durée de 3 h 30. Donc, il y a eu beaucoup de coupures pour en arriver à un film de 2 h 06. Louise Archambault mentionne que, parmi les scènes retirées, il y en avait une où Madame Cécile, une dame âgée atteinte de démence, s'égarait dans le village.
La comédie dramatique Le temps d'un été prend l'affiche dans les salles ce vendredi 14 juillet.