La comédie dramatique Lignes de fuite prend l'affiche sur les écrans le mercredi 6 juillet prochain.
Dans le cadre de la tournée de promotion, nous avons eu la chance de discuter avec les réalisatrices Miryam Bouchard et Catherine Chabot.
Voici donc 10 faits intéressants à découvrir sur leur film.
- D'abord, il faut savoir que Lignes de fuite est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Catherine Chabot. Celle-ci nous dit : « Émile Gaudreault et Denise Robert sont allés voir la pièce ensemble et ils sont sortis de la salle en me disant : "on fait un film avec ça". Ils ont même ajouté : "c'est ton univers donc il faut que tu le coréalises avec quelqu'un". Émile m'a dit qu'il allait m'épauler pour l'écriture. Émile et moi on a eu un coup de foudre professionnel et d'amitié ensuite sur Menteur. Ç'a donc commencé comme ça cette histoire-là. J'avais l'appui indéfectible de gens chevronnés qui n'ont que des succès sur leur feuille de route qui m'ont fait confiance, donc ça m'a donné confiance pour me lancer à mon tour. »
- La fin de la pièce au théâtre était différente de celle présentée dans le film. « C'était une fin plus cynique, plus noire. Il n'y avait pas beaucoup de lumière dans la pièce. Le film est plutôt un appel à la bienveillance alors que l'autre était plus un coup de poing dans la face. »
- Le nom de Mariana Mazza pour jouer l'un des rôles principaux a été proposé par Émile Gaudreault, qui avait déjà travaillé avec elle par le passé. « Je ne la connaissais pas. Je l'ai rencontrée dans un café, elle avait lu le scénario », raconte Catherine Chabot. « Le personnage avait besoin d'un ground, mais d'une sensibilité aussi. Elle travaille dans un milieu d'homme, elle est en finance, elle fait du cash. Il fallait qu'elle soit pleinement assumée, mais qu'elle ait cette sensibilité-là, cette fragilité-là. En rencontrant Mariana, j'ai perçu ça en elle. J'ai compris que c'était elle. Même dans son groupe d'amis à elle, elle a vécu des choses semblables à ce que vit son personnage. Elle est près du personnage, elle lui ressemble énormément à plusieurs niveaux. »
- Les dernières scènes se déroulent dans le loft du personnage de Mariana Mazza, tournées entièrement en studio. Les réalisatrices ont notamment dû recréer une violente tempête de grêle. « En préparation, on a dû créer des glaçons en silicone avec Louis Craig aux effets spéciaux. Il fallait que sur les comédiens tombent ces glaçons-là de silicone, mais qu'en avant et en arrière-plan ou à l'extérieur des fenêtres tombent de vrais glaçons », explique Miryam Bouchard. « Dans ce fameux loft-là, il y a un deuxième étage où les gens circulent sur des passerelles pour faire passer les grêlons de silicone à l'intérieur et de la glace à l'extérieur. Pour moi, c'était comme un rêve de petite fille. Faire des scènes comme ça, c'est rare au Québec. »
- Les réalisatrices ont décidé de tenter l'expérience de tourner les 45 pages de scénario qui se déroulent dans ce huis clos en un plan-séquence. « On s'est dit : on l'essaie d'un trait! Pour le plaisir, pour le défi, pour les acteurs. Ç'a été comme libérateur. La directrice photo était en caméra à l'épaule pendant 45 pages. Elle a suivi les répliques. Il y a plein de moments que nous avons mis dans le film finalement. J'ai rarement vécu un moment fort comme ça d'une équipe soudée. C'était un home run, touch down, tout ce que tu veux. »
- À propos de la trame sonore, Catherine Chabot nous dit ceci : « C'est de la musique source, c'est de la musique qui joue dans l'histoire qui fait la trame sonore. Il n'y a pas de trame sonore extérieure, la trame sonore elle est intérieure au lieu, à ce que la personne écoute. Je trouve ça vraiment intéressant, ça rend ça plus vrai, plus naturel, on a l'impression d'avoir accès à un vrai moment d'intimité. Il y a juste un moment où on triche avec la pièce de Nelly Furtado au début. »
À propos du choix des pièces, elle indique ceci : « Il y a comme deux niveaux à la musique : il y a la track nostalgie et la track actuelle. La track nostalgie, c'est tout le Bran Van, le Taktica, le François Pérusse, le Gabrielle Destroismaisons. Elle reflète l'amitié des filles, les tounes qu'elles ont en commun. Puis, il y a la track actuelle avec un maximum d'artistes montréalais. On a "Chapeau parapluie" de Clodelle et Claude Bégin, on a "Shut Me Down" de Haute, on a aussi "Bulles de nuit" de Luis Clavis; on a fait un effort conscient de mettre Montréal de l'avant. » - Une scène a été coupée au montage final. « C'était une scène où Léanne trouvait sa robe. Elle allait dans une friperie à vélo. Elle ne voulait pas avoir l'air de la petite pauvre de la gang. Elle essayait de trouver la bonne robe pour elle, celle qui lui donnerait un petit look plus chic. Elle ne s'habille pas de même d'habitude, mais elle sait que son amie va avoir une robe à 2 000 $ sur le dos. »
- Il y a eu peu d'improvisation dans le film, mais une scène a été improvisée et Miryam Bouchard nous en parle : « C'est un moment que j'aime beaucoup dans le film. Les personnages marchent sur le bord de l'eau. Les filles regardent de vieilles photos d'école, Jonathan accroche le vélo, Paul-Émile arrive, tout ce qui est dit après : "êtes-vous contents de rencontrer ma blonde?" etc, c'est improvisé. La scène se terminait beaucoup plus tôt, mais on a tellement aimé ça Catherine et moi qu'on a décidé de la garder. »
Lignes de fuite prend l'affiche ce mercredi 6 juillet.