À la veille de la sortie du film 23 décembre en salles, nous avons eu la chance de nous entretenir la scénariste India Desjardins et la réalisatrice Miryam Bouchard.
Dans ce film choral, on suit une célibataire, autrice de romans jeunesse, qui veut trouver l'amour; un couple sur le point d'avoir un bébé et qui craint de voir sa vie changer; un chanteur qui remonte sur scène après une pause; une femme souhaitant organiser un Noël parfait; un ado qui porte un lourd secret; un homme refusant que la société se transforme et la patronne d'un grand hôtel qui doit prouver sa valeur tout en gérant des problèmes personnels. Leurs destins s'entremêlent au hasard de cette journée mouvementée, en pleine tempête de neige...
Voici donc ce que vous devez savoir sur le film :
- Des histoires vraies
D'abord, précisons que tout cela part d'une anecdote personnelle d'India Desjardins. « En 2011, mon beau-père a eu un malaise cardiaque et ç'a chamboulé cette journée-là », raconte l'autrice. Dans le film, ce personnage est interprété par Michel Barrette.
On retrouve aussi dans le film d'autres évènements réels survenus ce jour-là, dont une certaine conversation entendue par la soeur de la protagoniste dans un train.
« Ce Noël-là, c'était un Noël qui m'a brisé le coeur. D'inventer une histoire, ça m'a permis de survivre à cette journée-là, qui a été vraiment difficile », ajoute la scénariste et instigatrice du projet, qui rêvait depuis longtemps de voir un film de Noël québécois sur les écrans.
- Un film au féminin pluriel
C'était très important pour India Desjardins de mettre des femmes inspirantes dans des rôles principaux. « Je voulais des personnages féminins forts, mais qui ne soient pas définis par leurs histoires d'amour. Je viens voir le film de Lindsay Lohan et j'ai vu exactement ce que je dis tout le temps, c'est une fille qui doit renoncer à elle-même pour aller faire des biscuits pour les enfants d'un veuf. Quand il y a un personnage féminin, c'est toujours ça, sinon c'est des gars qui sont les protagonistes. » - Une musique diversifiée
« Il y avait cette idée-là d'avoir des chansons d'ici, comme les Les Classels, et aller aussi vers des classiques américains, comme "Run Rudolph Run" », indique la réalisatrice Miryam Bouchard.
India Desjardins ajoute : « On voulait que ce soit joyeux, des clochettes et tout. Je voulais aussi qu'il y ait un mélange des générations. Qu'il y ait des chansons modernes. Évidemment aussi, des femmes interprètes. »
En plus d'une chanson originale composée et interprétée par Laurence Nerbonne, on peut aussi entendre l'excellente pièce « Minuit » d'Éli Rose. « C'est une chanson que j'écoutais que j'écrivais le scénario et quand je l'ai fait écouter à Myriam elle a aimé ça et s'est dit que ça pourrait être une bonne toune de fin », précise l'autrice. Écoutez la pièce ci-dessous.
La pièce titre, « 23 décembre », est aussi dans le film : « Je voulais aussi que 23 décembre soit dans le générique de fin pour que ça reste dans la tête des gens lorsqu'ils sortent de la salle. On a essayé de la placer ailleurs dans le film, mais ça ne marchait pas. On connaît trop la chanson. »
- Des fous rires
L'ambiance était très festive sur le plateau de 23 décembre. Il y a eu de nombreux fous rires. La réalisatrice nous raconte le plus marquant pour elle : « La scène qu'on a eu beaucoup de difficultés à tourner parce qu'on riait trop, c'est la scène où Virginie Fortin, François Arnaud, Catherine Brunet et Bianca Gervais rentrent dans une chambre d'hôtel et que Bianca dit : "je ne sais que ce n'est pas parfait, la chambre est en rénovation". Cette scène-là! On a ri fort. L'équipe riait aussi. Ça marchait tellement cette énergie-là! » - La magie de Noël
Pour réussir à bien incarner la magie de Noël, la réalisatrice dit avoir eu recours à quelques petits trucs : « C'est dans la lumière, dans la texture, que ce soit sensuel, qu'il y ait peu de profondeur de champ, mais aussi dans la texture des vêtements, qu'il y ait beaucoup de lainage », indique-t-elle.
- Tempête, château et train
Il y a eu plusieurs défis lors du tournage de ce film, dont la fameuse tempête.
« La première semaine de tournage, j'ai trouvé ça assez spécial. C'était la scène du barrage routier avec la tempête de neige. C'était de la vraie neige qui tombait au départ, mais après il a fallu recréer la montée de la tempête avec des canons à neige. Je n'avais jamais fait ça. C'est vraiment impressionnant! C'est comme une vraie tempête, tu n'entends pas ce que quelqu'un dit à un mètre de toi. C'était vraiment un méchant trip », indique la réalisatrice.
Les scènes de train n'ont pas été simples non plus. « Tourner dans un train, c'est compliqué. Ça prend des producteurs incroyables, dotés de tact et d'empathie pour nous permettre d'être dans un train pendant 14 heures et d'investir un lieu comme ça. »
L'équipe a aussi la chance de tourner pendant 12 jours au Château Frontenac, à Québec. « Le Château, c'est un personnage en soi. Ça prend toute une collaboration pour y arriver. »
- R.I.P. Le bain
Quelques scènes n'ont pas pu être filmées comme l'avait imaginé l'autrice, mais il n'y a qu'une seule d'entre elles qui est « un grand deuil ».
« Le film se finissait dans un bain pour Catherine Brunet et François Arnaud », indique l'autrice.
« Mais, il y a juste un bain sur pattes au Château Frontenac et c'est dans une suite dans une tourelle avec un escalier, il n'y a pas d'ascenseur pour monter l'équipement. C'est LE sacrifice du film », ajoute la réalisatrice.
India Desjardins indique même qu'elle a laissé la scène dans le scénario, mais qu'elle a écrit un gros R.I.P. à côté de celle-ci.
Finalement, cette scène a été remplacée par une séquence du couple en robe de chambre sur un divan.
- 24 H sans répit
L'histoire du film se déroule en une seule journée.
« J'avais envie de montrer le chaos d'une journée juste avant le temps des fêtes. Il y a toujours cette notion-là d'être prêt pour Noël. « On va arriver à Noël en même temps que tout le monde », c'est une phrase qui m'a inspiré », souligne l'autrice. - Une distribution magique
Virgine Fortin et Guylaine Tremblay ont été les premières à qui on a offert des rôles.
« Puis, tout le monde a dit oui après », indique la réalisatrice Miryam Bouchard. « Tous les acteurs étaient heureux de faire partie de la distribution d'un film de Noël. »
« En ce qui concerne Stéphane Rousseau, c'est une idée du directeur de casting », se rappelle India Desjardins. « Le personnage n'était pas décrit comme ça et il était même plus jeune. Mais, c'était tellement une bonne idée que j'ai changé la description du personnage et ce qui l'entourait. »
- Noël sucré
India Desjardins décrit son film comme du sucre à la crème. « Tu ne peux pas faire du sucre à la crème de mauvaise humeur. Tu fais ça parce que tu veux le partager avec les gens. Et, c'est sucré, mais c'est un réconfort. Moi, le film, je veux que ce soit un sucre à la crème. »
Le sucre à la crème d'India Desjardins prend l'affiche le 25 novembre dans plusieurs salles au Québec. Ne boudez pas votre plaisir!