Nous nous sommes récemment entretenus avec la réalisatrice du film Jouliks, Mariloup Wolfe, qui nous a révélé quelques informations pertinentes que nous avions envie de vous partager.
- Jouliks est inspiré d'une pièce de théâtre de Marie-Christine Lê-Huu, qui signe également le scénario.
- Mariloup Wolfe n'était pas officiellement attachée au projet au départ. La production hésitait entre deux réalisateurs, qui ont eu la chance de dévoiler leur vision. L'autre cinéaste a d'abord été choisi aux dépens de Mariloup Wolfe, mais, lorsque le film a finalement reçu l'aval des institutions, le premier réalisateur a dû se désister en raison d'un conflit d'horaire. Wolfe a donc pris le relai, à son grand bonheur. « Il y a comme une petite voix intérieure qui me disait que ça ne se pouvait pas que je ne fasse pas ce projet-là, mais c'est drôle quand même le retour des choses. C'est un cadeau de la vie. »
Contenu Partenaire
- La jeune actrice a été choisie lors d'une auditions publique. « Par mon Facebook, j'ai ouvert les auditions. Les gens pouvaient nous envoyer des vidéos pour nous présenter les jeunes filles entre 7 et 9 ans. Ensuite, on en appelait certaines. On a vu quelque chose comme 235 petites filles. Et Lilou Roy-Lanouette est arrivée dans les dernières 30. » La fillette de 7 ans n'avait jamais joué auparavant.
- Au contraire de ce qu'on pourrait croire, les scènes qui ont été les plus difficiles à tourner pour la jeune Lilou n'étaient pas celles où elle devait, par exemple, courir sous une pluie dense pendant des heures, mais celles où elle devait attendre. « Il y a une scène où elle est sur le sofa avec la grand-mère qui veut aller à l'église. C'est une scène qui aurait dû prendre deux heures à tourner, ça en a pris 5. Elle n'arrêtait pas de bouger, elle ne m'écoutait pas, ce n'était pas raccord. C'était long pour elle. »
- Une autre des difficultés rencontrées par l'équipe de tournage était de gérer la pluie. Il faut savoir que la pluie a une grande importance dans Jouliks; elle est très présente. « Les machines, c'est long à irriguer. Il faut continuellement contrôler le débit. Dans le village, de la pluie, il en fallait énormément, c'était une rue au complet à couvrir. »
- Techniquement, la réalisatrice s'est aussi donné des contraintes qui ont engendré certains défis supplémentaires. « J'ai choisi une façon de tourner avec une grue en tout temps et des drones. C'était une caméra qui donnait une liberté aux comédiens parce que je pouvais les accompagner par le fait que ça bouge, donc très fluide et très organique, mais très restrictif parce qu'il faut que le comédien arrive exactement au bon endroit au bon moment. »
- Dans le film, la maison dans laquelle vivent les protagonistes est très importante. Mariloup Wolfe voulait donc trouver l'endroit idéal. Elle l'a finalement déniché à Godmanchester, à 30 minutes de Valleyfield.
- Il y a eu énormément de scènes coupées. Le film durait 2 h 35 initialement. Certaines ont été plus difficiles que d'autres à enlever, dont une chicane entre Lorna et la grand-mère. « On a décidé de l'enlever parce que ça déviait un peu de l'histoire principale. »
- Le film présente sa fin choc dès le début, une façon de faire qu'on voit peu au cinéma et à la télé. Généralement, les auteurs préfèrent conserver le « punch » pour la conclusion et générer la surprise. Mariloup Wolfe explique sa décision : « En postproduction, on s'est posé la question. J'ai même essayé différents montages. Je me disais que si on commençait par la fin, ça faisait qu'on avait une empathie pendant plus de 3/4 du film avant qu'on connaisse le pourquoi ils se retrouvent dans la situation qu'on voit au début. Alors que si on l'apprenait seulement à la fin, le punch allait peut-être être plus fort, mais on allait n'avoir que 3 minutes pour le digérer. »
- Il faut savoir qu'avant même la sortie du film dans les salles, des gens de la communauté rom se sont exprimés dans la sphère publique afin de dénoncer la façon dont ils étaient dépeints dans le film. Voyez tous les détails de cette histoire ainsi que la réponse de Mariloup Wolfe ici.
Jouliks prend l'affiche au Québec ce vendredi 1er novembre.