La tradition de la Saint-Valentin se poursuit cette année avec How to Be Single, une nouvelle comédie romantique américaine qui rappelle qu'il n'y a aucun mal à être célibataire.
Avant d'en arriver à cette vérité de la Palisse lors d'une conclusion incroyablement appuyée et moralisatrice, on suit quatre femmes en quête d'amour, de bonheur et de liberté dans la Grosse Pomme. Il y a Alice (Dakota Johnson) qui veut connaître autre chose que son petit ami, sa collègue de travail Robin (Rebel Wilson) qui est une véritable party animal, Lucy (Alison Brie) qui cherche l'âme soeur et Meg (Leslie Mann) qui aimerait tant être mère. Elles sont comparses, membre de la même famille ou finissent toutes par se croiser dans un bar.
Ce lieu de rencontre était déjà au centre de l'oubliable long métrage He's Just Not That Into You qui a beaucoup de similitudes avec How to Be Single. Pas surprenant, les deux sont tirés d'un livre de Liz Tuccillo et ils sont scénarisés par Marc Silverstein (The Vow, Valentine's Day) qui a tout de même eu besoin de deux autres collaborateurs pour l'adapter. Cela apparaît rapidement au grand jour au sein de ce récit souvent chargé qui débute dans la farce et la légèreté pour faire un virage à 180 degrés et aboutir dans le drame manipulateur à kleenex. Une prétention de profondeur mal assumée tant les leçons de vie sont banales et éculées. Pas besoin de montrer une protagoniste seule dans un décor montagneux ET entendre sa narration qui dit qu'elle est bien en solitaire pour comprendre le message.
C'est en mode comique que le film est le plus agréable. Comme 99% de ses contemporains, il reprend le schéma érigé par Judd Apatow pour traiter de la solidarité féminine. S'il est souvent inégal, quelques situations plus cocasses surviennent à des endroits moins attendus, l'éloignant momentanément de l'émule de Bridget Jones et autres Sex and the City. La réalisation d'abord pétillante de Christian Ditter finit toutefois par se dégonfler, ce qui était également le cas sur son précédent Love, Rosie qui mettait en vedette Lily Collins.
Les héroïnes sont la véritable force (pas si tranquille que ça) de ce long métrage produit par Drew Barrymore et elles ne sont étrangement pas toutes convaincantes. La frêle Dakota Johnson se pense encore dans Fifty Shades of Grey et Alison Brie semble s'ennuyer de la romance tellement plus juste de Sleeping With Other People. En revanche, Leslie Mann - madame Apatow - trouve enfin un rôle à la hauteur de son génie humoristique et Rebel Wilson éclipse ses partenaires de jeu à chacune de ses apparitions. Elle fait pratiquement les mêmes mimiques que dans les deux Pitch Perfect, combinant volupté et vulgarité comme les Melissa McCarthy, Seth Rogen et autres John Belushi qui l'ont précédée. L'agacement n'est jamais bien loin, tout comme la charge sauvage qui s'avère particulièrement attendrissante.
À la fois amusant et exaspérant, How to Be Single réduit à sa plus simple expression des concepts, des idées et des personnages pour en tirer des moments de joie et de peine. Les bonnes intentions sont là, c'est le cheminement hasardeux et les nombreux détours inutiles qui rendent le périple frustrant et souvent incomplet.