Le premier film de Jérôme Salle voudrait bien, mais ne parvient pas à, échapper aux clichés du genre. Un thriller romantique qui n'étonne pas plus qu'il le faut. En fait, on monte un grand bateau pour pas grand chose. Sinon, les mécanismes fonctionnent, l'intrigue se développe assez rondement et les interprètes se donnent entièrement, mais le mystère n'est jamais complètement installé.
Jérôme Salle réalise un premier film d'envergure. D'abord parce qu'il met en vedette Sophie Marceau, une icône du cinéma français, ainsi que Sami Frey, aussi. Ensuite parce qu'il s'empêtre dans une aventure complexe, et que malheureusement, il trébuche un peu. Pas assez pour tout gâcher, mais...
Anthony Zimmer est un criminel de génie, spécialisé dans le blanchiment d'argent sale, et il vient de subir une chirurgie plastique sévère. Personne ne sait plus ce dont il a l'air, même pas le policier à sa poursuite depuis des années, l'inspecteur Akerman. Sauf que ce dernier sait qu'il fera tout pour entrer en contact avec la femme qu'il aime, Chiara. Alors qu'elle l'attend dans un café, cette dernière reçoit une lettre de sa main lui indiquant qu'elle est suivie. Chiara décide donc de choisir un homme au hasard, François Taillardier, et de le faire passer pour Zimmer.
Sophie Marceau explore dans son jeu une facette de sa sensualité réussie. Elle est plus que convaincante en femme fatale, et donne une réplique très pertinente et apparemment expérimentée à Yvan Attal, aussi très efficace dans son rôle d'homme qui ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Leurs performances sont efficaces et divertissent dans la grande majorité des scènes du film. La complexité de leur relation met en scène de bons dialogues.
L'action dans le film est classique - poursuites, menaces, prises d'otages, interventions policières - et la surprise qu'on attend si fort est finalement bien peu. On avait pourtant réussi à créer des attentes, à soumettre l'esprit à une enquête interne, on avait engagé le jeu du cinéma et du spectateur avec efficacité.
La réalisation de Salle ne manque pas non plus de savoir-faire, malgré sa relative inexpérience. Les plans sont efficaces, le montage intelligent, et c'est à lui qu'on doit la plus grande réussite du film : cette implication dont il était question plus haut.
Au final, Anthony Zimmer s'aborde bien mieux comme une comédie romantique que comme un thriller, parce que le suspense est rare et pas très engageant. Après le film, on se rend compte que les meilleures scènes, les meilleurs dialogues et la meilleure complicité entre les acteurs se développent pendant les scènes romantiques. On aurait pu - ou dû - se concentrer sur cet aspect.
Le premier film de Jérôme Salle voudrait bien, mais ne parvient pas à, échapper aux clichés du genre. Un thriller romantique qui n'étonne pas plus qu'il le faut. En fait, on monte un grand bateau pour pas grand chose. Sinon, les mécanismes fonctionnent, l'intrigue se développe assez rondement et les interprètes se donnent entièrement, mais le mystère n'est jamais complètement installé.